Les scandales du Tour de France Le guidon scié de Lapébie

lapébie a été aidé par des poussettes dans l'ascension du col du tourmalet.
Lapébie a été aidé par des poussettes dans l'ascension du col du Tourmalet. © Guy Jamin

Tour de France, 19 juillet 1937. Au matin de la 15e étape entre Luchon et Pau, alors qu'il s'échauffe juste avant le départ, Roger Lapébie manque de peu de chuter et réalise que l'on a scié son guidon. Les soupçons concernant l'auteur de ce sabotage se portent sur un mécanicien belge de l'équipe de France. En effet, à l'époque, le Tour se dispute entre équipes nationales.

Pas le temps cependant de résoudre l'énigme, le départ est imminent. En triple vitesse, on installe un cintre tout neuf sur le vélo du Français. Malheureusement, celui-ci ne comprend pas de bidon de ravitaillement. Résultat : Roger Lapébie commettra une petite infraction au règlement. Son frère le raconte à un journaliste de Libération en 2003 : "Le bidon était essentiel à l'époque. Alors je me suis planqué dans les fourrés en haut du col de Peyresourde et j'ai demandé à un spectateur de le lui passer. Ce devait être des petits beurres écrasés avec de l'eau ou du thé". Pour cette infraction ainsi que pour des "poussettes" (dans la montée du col du Tourmalet, Félix Lévitan, futur directeur du Tour et à l'époque journaliste à Match, avait poussé la selle du vélo de Lapébie depuis une voiture), le coureur français écope d'une pénalité de 1'30 à l'arrivée. Une punition réclamée à cor et à cri par les Belges.
Les spectateurs français, chauvins, auraient violemment réagi le lendemain à Bordeaux, jetant des pommes de pin et du poivre dans les yeux des coureurs belges... Une bonne ambiance règne sur le Tour !