Philippe Diallo : il prend la suite de Noël Le Graët, qui est-il ?

Philippe Diallo : il prend la suite de Noël Le Graët, qui est-il ? Après la démission de Noël Le Graët ce mardi 28 février, Philippe Diallo est le tout nouveau président de la FFF jusqu'aux prochaines élections.

Peu connu du grand public, Philippe Diallo prend officiellement la tête de la FFF ce mardi 28 février après la démission de Noël Le Graët lors du Comex. Pour rappel, c'est déjà lui qui était président intérimaire de la Fédération après la mise en retrait de Noël Le Graët avant la publication de l'audit. 

Qui est-il ? Quel est son parcours ? Le moins que l'on puisse dire, c'est que Philippe Diallo est loin d'être un inconnu dans le monde très feutré du ballon rond. Successivement directeur général de l'Union patronale des clubs professionnels de football, qui n'est autre que le syndicat patronal des clubs professionnels, président du Conseil social du mouvement sportif, trésorier général de la Fédération française de football puis vice-président de la FFF, il dispose d'un CV particulièrement fourni, mais pas seulement. "Ce sera un anti-Le Graët dans la communication", a assuré Frédéric Jaillant, chargé de la com' de la LFP sous la présidence de Frédéric Thiriez. Et de détailler : "Son truc, ce ne sont pas les grandes phrases qui vont diviser le monde du football. Il s'exprimera peu et, quand il le fera, ce sera quand il aura quelque chose à dire."

Interrogé par L'Equipe fin janvier, Philippe Diallo a expliqué qu'il mettrait toujours l'intérêt général plutôt que son intérêt personnel, malgré les ambitions de chacun. "J'exerce mon devoir de dirigeant sportif. Je dois me mettre au-dessus de la mêlée et avoir pour seul souci l'intérêt général. Ce qui veut dire que les ambitions personnelles qui peuvent être légitimes doivent se mettre entre parenthèses dans cette période de crise. Ensuite, chacun pourra avoir les ambitions qu'il estime naturelles pour pouvoir prétendre au poste de président de la Fédération."

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Jusqu'à quand Philippe Diallo peut-il assurer l'intérim ?

Vice-président en poste depuis décembre 2021, Philippe Diallo a hérité de la lourde tâche de remplacer au pied levé Noël Le Graët, comme le veulent les statuts de la FFF. Cet intérim doit durer jusqu'à la prochaine élection prévue en juin.

Quel est le parcours de Philippe Diallo ?

Philippe Diallo est né à Saint Nazaire en 1963. Il est le fils de Souleymane Diallo, ex-champion de boxe sénégalais, et d'une mère française. Si c'est dans un premier temps sur le terrain de foot qu'il a voulu faire carrière, au sein des équipes jeunes du FC Nantes, c'est avec brio qu'il a réussi sa reconversion, intégrant Sciences Po d'où il est sorti diplômé d'un cursus en droit public et droit des affaires.

Ancien directeur général de l'UCPF, le syndicat historique des clubs qu'il a intégré dès sa création ou presque en 1992, il a également été président du Conseil Social du Mouvement Sports (CoSMoS) et juge auprès de la FIFA. Il a par la suite rejoint le Comité exécutif de la FFF en tant que trésorier en mars 2021 avant donc de devenir vice-président en décembre 2021, prenant la succession de Brigitte Henriques.

Brillant, à l'écoute... L'anti-Le Graët ? Qui est Philippe Diallo ?

Diallo est présenté par certains comme un anti-Le Graët. On le soupçonne en effet de s'être approché il y a quelques années de Florence Hardouin, directrice générale de la FFF mise à pied elle aussi ce 11 janvier, pour tenter de mettre la main sur la Fédération, avant d'entrer dans le rang et de soutenir Noël Le Graët lors de sa reconduction en mars 2021.

"Ce sera un anti-Le Graët dans la communication", précise aussi à l'AFP l'ancien journaliste et chargé de communication de la LFP, Frédéric Jaillant, qui loue une personnalité "des plus puissantes et des plus influentes" du monde du foot, "à la fois pragmatique et politique", qui fera un usage modéré de sa parole. D'autres confirment dans la presse depuis sa nomination ses "compétences", sa maîtrise des dossiers, son sens du consensus et sa capacité d'écoute auprès des clubs et des adhérents.

Preuve de son poids et de son influence, Philippe Diallo a déjà été évoqué par le passé pour prendre la tête d'une autre instance du football : la Ligue professionnelle (LFP). Alors qu'il n'a jamais fait acte de candidature et qu'il évite soigneusement les médias, son nom aura pourtant été cité avec insistance en 2016, en marge de l'élection qui aboutira à la désignation de Nathalie Boy de la Tour pour prendre la suite de Frédéric Thiriez à l'époque.

Philippe Diallo est aussi présenté comme un démineur, lui qui a notamment lancé il y a quelques mois une "réflexion" pour créer un fonds d'indemnisation pour les victimes des chantiers du Mondial au Qatar. Mais cette fois, c'est un autre type de déminage qu'il va falloir assurer tant la 3F, embourbée dans les scandales, notamment sexuels,  semble dans la tourmente.