Olivier Langrand Convaincre les gouvernements de s'engager

Vice président exécutif en charge du Centre pour la Conservation et les Gouvernements, voilà un titre qui n'indique pas forcément l'ampleur de la tâche à laquelle s'attèle Olivier Langrand.

En quoi consiste ce travail ?

O. L : "Mon travail à Conservation International consiste à diriger le Centre pour la Conservation et les Gouvernements. Ce centre a pour mandat de travailler sur les politiques et les fonds publiques liés à l'environnement. Je gère une équipe pluridisciplinaire d'une trentaine de personnes en partie situées au niveau du siège de l'organisation à Washington, mais aussi dans des bureaux décentralisés comme celui que nous avons à Bruxelles (ndlr : le premier bureau européen créé en juillet 2010) ou encore celui de Tokyo."

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Olivier Langrand présente CI lors de l'inauguration des nouveaux bureaux à Bruxelles. © O. Langrand

Avec qui travaillez-vous et quel est votre objectif ?

O. L : "Mon équipe travaille avec les gouvernements des pays du nord (Allemagne, Etats-Unis, France, Japon, Norvège), des gouvernements de pays émergents (Afrique du Sud, Brésil, Indonésie, Mexique), et avec des pays du sud (Cambodge, Colombie, Guyana, Equateur, Liberia, Madagascar, Pérou, République Démocratique du Congo, etc.). Nous sommes aussi en contact avec des organisations multilatérales (Banque Mondiale, Union Européenne). Notre objectif est que les gouvernements formulent, adoptent et financent des politiques qui protègent la biodiversité, les écosystèmes et les services qui en découlent. Pour cela, il faut les valoriser sur le plan économique afin que le capital naturel constitue un outil du développement durable."

Avez-vous un exemple concret ?

O. L : "Le Gouvernement de Madagascar a décidé, il y a cinq ans, de tripler la surface d'aires protégées du pays. Cette idée était fondée sur l'importance des services écosystémiques, dans le cadre de la production rizicole et du développement de l'écotourisme.
Celui-ci représente d'ailleurs aujourd'hui la deuxième source de revenus pour le pays.

Conservation International a agi avec le Gouvernement de Madagascar pour créer ces nouvelles aires protégées. CI a établi un fonds fiduciaire (ndlr : un don géré par l'organisme) pour permettre de couvrir les frais inhérents à la gestion de ces aires. Ensuite, l'organisation a contribué à capitaliser ce fonds à hauteur de 50 millions de dollars provenant de divers bailleurs de fonds, parmi lesquels la France, l'Allemagne, Madagascar, la Banque Mondiale, le Fonds Global pour l'Environnement. A noter que Conservation International a elle-même versé 3.5 millions de dollars à ce fonds."