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580 châteaux mais pas un seul habitant, cette ville fantôme semble sortie d'un dessin animé

Des châteaux dignes des contes de fées de Disney ont poussé comme des champignons dans cette ville qui n'accueille pourtant aucun habitant.

Imaginez le château de la belle au bois dormant à Disneyland Paris, en taille plus modeste certes mais reproduit et multiplié comme par un coup de baguette magique ! Observez désormais ces petits châteaux parfaits, avec leurs tours pointues et leurs toits, s'aligner méticuleusement les uns à côté des autres... C'est ce que les visiteurs de Burj al Babas peuvent apercevoir aujourd'hui.

Hélas, le décor forestier enchanteur contraste avec l'absence totale d'âme qui vive, signe que quelque chose ne tourne pas rond. Et pour cause, tout est à l'abandon ! Le projet, lancé en 2014 par la société Sarot Group, s'annonçait pourtant prometteur. Forte du succès de deux hôtels spa voisins, l'entreprise investit alors 200 millions de dollars dans ce complexe de vacances proche de la mer Noire. Les petits châteaux, inspirés de l'architecture méditerranéenne avec une touche gothique, devaient séduire une riche clientèle européenne, asiatique et du Golfe, avec un prix unitaire de 350 000 à 500 000 dollars. Jacuzzi, chauffage au sol... chaque demeure regorgeait d'extras pour satisfaire une clientèle fortunée.

Mais rapidement, les premiers écueils apparaissent. Les habitants manifestent contre l'architecture tape-à-l'œil et la destruction de la nature, des chênes noirs et des pins rares ayant été abattus pour les constructions. En 2018, un procès est intenté contre le promoteur pour atteinte à l'environnement. Le coup de grâce viendra de la crise financière turque qui frappe durement le secteur immobilier cette année-là.

Le chantier de Burj al Babas s'interrompt peu après, laissant 580 châteaux inachevés sur les 700 prévus. Sarot Group croule aujourd'hui sous 27 millions de dollars de dettes. Certains pointent les défauts initiaux du projet : des demeures trop proches, sans intimité ni jardin, avec l'absence de piscine individuelle, autant d'élements peu adaptés aux attentes d'une clientèle haut de gamme.

Si le complexe fantôme n'accueille pas les riches vacanciers escomptés, il attire toutefois désormais les amateurs de lieux abandonnés. Malgré l'interdiction d'accès pour des raisons de sécurité, blogueurs et curieux s'y aventurent, fascinés par ce "Disneyland à l'abandon". Un espoir de résurrection demeure cependant. Selon plusieurs sources turques, le projet aurait été racheté par une société américaine, NOVA Group Holdings. Burj al Babas pourrait donc un jour renaître de ses cendres et accueillir enfin ses visiteurs... Une fin heureuse digne des plus beaux contes de fées ?