Chirac "Au bureau tous les jours, au bistro tous les soirs", selon Le Parisien

Chirac "Au bureau tous les jours, au bistro tous les soirs", selon Le Parisien Pour ses 80 ans, de nombreux articles de presse sont revenus sur l'état de santé déclinant et sur le quotidien "au ralenti" de Jacques Chirac.

[Mis à jour le 6 décembre 2012, à 9h16] A cause de la guerre qui se joue à l'UMP, la fête d'anniversaire qui devait être donnée le 29 novembre en l'honneur de Jacques Chirac a été reportée. L'ancien chef de l'Etat a donc d'abord fêté ses 80 ans en famille, comme l'a rapporté Paris Match, en gardant un œil distrait sur les aventures de son parti, en plein chaos. Une célébration discrète a ensuite été donnée le 3 décembre au Conseil constitutonnel, en présence de ses amis politiques : Michèle Alliot-Marie, Alain Juppé, François Baroin, Dominique de Villepin ou encore Christian Jacob. Mais Jacques Chirac, véritable fauve de la profession pendant près de 50 ans, serait devenu bien indifférent à la politique selon ses proches qui se livrent ces jours-ci à mots couverts dans la presse. L'homme lirait encore les journaux – on le dit fan de Télé 7 Jours - et regarderait la télévision, mais "l'actualité il s'en fiche complètement" selon eux.

Professionnellement parlant, Jacques Chirac ne s'astreindrait plus qu'au minimum. Il aurait d'ailleurs perdu plusieurs collaborateurs ces derniers temps. Certains sont partis à la retraite ou vers d'autres horizons sans être remplacés. Les dossiers se font de plus en plus rares. Les visiteurs aussi. Plusieurs, comme Alain Juppé, se sentent coupables, mais peinent à voir leur ancien leader décliner. Alors le quotidien de Jacques Chirac se limiterait à quelques rituels. Selon Le Parisien, Chirac continue tous les matins à se rendre à son bureau privé rue de Lille, dans le VIIe arrondissement de Paris. Il y passe quelques coups de fils avant le déjeuner puis retourne "travailler" jusqu'à 18 heures. Autre confidence du quotidien francilien : tous les soirs ou presque, avant de rentrer chez lui, Jacques Chirac s'offre un apéritif au Concorde, une brasserie située dans le boulevard Saint-Germain. Le Parisien va même jusqu'à en faire "son deuxième QG". Il y a aussi le musée du Quai Branly, grand œuvre artistique et architectural de son second mandat, où Jacques Chirac continue de se passionner régulièrement pour les arts premiers et notamment pour les vestiges de la civilisation chinoise...

La vie de Jacques Chirac serait en effet réglée "comme du papier à musique". A tel point que, selon Paris Match, l'ancien président de la République s'astreindrait au même menu chaque soir pour le dîner : potage de légumes, pizza et crêpes. L'homme consacrerait aussi énormément de temps à sa famille. A ses filles Claude et surtout Laurence, malade, qui a pu revenir dans la lumière à la fin de la carrière politique de son père. Pour la première fois, celle-ci a pu poser avec ses parents dans Paris Match. Atteinte d'anorexie mentale, elle fut la "blessure secrète" du fauve politique. L'amélioration de sa santé serait aujourd'hui l'un des rares motif de joie pour l'ancien président. Il y a aussi son petit-fils Martin qui, à 16 ans, aurait déjà attrapé le virus de la politique. C'est sans doute aujourd'hui la seule personne avec laquelle il prend encore plaisir à parler de son ancien métier. Même si Paris Match révèle un coup de fil du roi du Maroc Mohammed VI qui, en voulant pendre de ses nouvelles, a permis à Chirac de redevenir un "homme d'Etat" pendant quelques minutes...

Mais au-delà de la routine des vieux jours, le principal mal qui ronge l'ancien maire de Paris, c'est bien sûr la maladie. Celle-ci aurait encore progressé depuis les dernières apparitions de Jacques Chirac cet été. Selon le Figaro, il serait "fatigué et usé". Ses promenades dans Paris seraient devenues extrêmement courtes, son ouïe serait plus atteinte encore qu'il y a quelques semaines, sa mémoire serait de plus en plus capricieuse. Chirac vivrait actuellement "plus de bas que de hauts". Il aurait été profondément affecté par la disparition d'un proche, l'ancien sénateur Maurice Ulrich. En méforme, il a récemment raté une remise de prix de sa fondation. Photographié par l'AFP à la sortie de la fête organisée au Conseil constitutionnel, au grand dam de Bernadette, il est encore apparu très faible, obligé de s'appuyer sur ses gardes du corps pour marcher.

Quelques proches tentent tout de même de rassurer, mais retombent vite dans la fatalité. Son gendre, Frédéric Salat-Baroux, estime que l'ancien président va "le mieux possible" mais reconnait que "comme des millions de Français, il fait face avec dignité à la maladie". C'est sans doute Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel et lieutenant le plus fidèle de Chirac, qui l'aura le mieux résumé sur Europe 1 : "Il n'est plus comme il était. Il a des difficultés à marcher. Même s'il ne veut pas le montrer, cette maladie de vieillesse gagne tous les jours un peu de terrain".

EN VIDEO - Jacques Chirac a été condamné le 15 décembre 2011 dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. Trop affaibli, il n'avait pas assisté à son procès.

"Affaibli, Jacques Chirac n'ira pas à son procès"