Remaniement : à quoi va ressembler le nouveau gouvernement Valls ?

Remaniement : à quoi va ressembler le nouveau gouvernement Valls ? Un remaniement ministériel aura bien lieu dans le gouvernement Valls si l'on en croit les différentes confidences distillées dans la presse. Les écologistes sont dans les starting blocs.

Cécile Duflot a beau dire que le "logiciel de Manuel Valls est périmé" dans un entretien au Monde ce matin, certains écologistes envisagent toujours fermement d'entrer au gouvernement après ces départementales calamiteuses pour la gauche. Le PS a déjà pris contact hier avec EELV. Et même si la rencontre s'est conclue fraichement avec une Emmanuelle Cosse, qui a réclamé "des actes" à l'exécutif, il se pourrait que quelques membres du parti entrent dans l'équipe ministérielle dans les prochains jours. Parmi les nouveaux entrants potentiels, on trouve évidemment le sénateur Jean-Vincent Placé, qui est l'un des auteurs de l'accord entre le PS et les Verts pour la présidentielle et les législatives de 2012. Le leader des écologistes au Sénat est clairement candidat à un poste de ministre et a multiplié les appels du pied à Manuel Valls ces derniers mois, au point d'être caricaturé sur le Web pour sa quête au maroquin. Les codirigeants du groupe écologiste à l'Assemblée, Barbara Pompili et François de Rugy seraient aussi sur les rangs. Le député Denis Baupin, ancien proche de Bertrand delanoë dans le conseil de la capitale et vice-président de l'Assemblée serait aussi sur les rangs. Stéphane Gatignon, ancien communiste, maire de Sevran, a déjà indiqué en interview qu'il valait mieux être à l'intérieur qu'à lextérieur pour "influer l'action du gouvernement".

Côté sortants, difficile, pour l'instant de définir des pistes réellement crédibles. Mais le ministre de la Ville et des Sports Patrick Kanner semble affaibli après la défaite du PS dans le Nord dimanche, tout comme André Vallini, ministre de la Réforme territoriale et vaincu en Isère (ils l'ont tous les deux emporté dans leurs cantons). Sur RMC et BFMTV ce matin, Manuel Valls a en tout cas donné un indice de plus vers une entrée des verts dans son gouvernement lors d'un "mini-remaniement". Le Premier ministre, qui indique qu'il n'a jamais envisagé de démissionner, a évoqué cette possibilité, estimant qu'elle était ouverte "s'il y a un pacte" entre le Parti socialiste et les Verts. Le chef du gouvernement a indiqué qu'il avait "toujours souhaité" la participation des écologistes à son gouvernement. Mais il sous-entend en filigrane que les repentis écolos devront se plier à "la ligne économique" pour entrer dans l'équipe. Un "élargissement de la majorité" reste donc envisageable.

EN VIDEO - Sur notre plateau avant les départementales, Jean-Vincent Placé a clairement assumé ses "ambitions" de devenir ministre.

"Jean-Vincent Placé - ""En quoi ce serait noble de ne pas vouloir exercer les responsabilités ?"""

Un remaniement explosif pour les Verts

Des "groupes de travail" sont pour l'instant formés alliant socialistes et écologistes pour définir un nouveau projet de majorité. Mais on le sait, Europe Ecologie-Les Verts est divisée sur la ligne à tenir. Cécile Duflot est devenue une quasi-opposante au gouvernement depuis qu'elle a claqué la porte au lendemain des municipales. Lors des départementales, elle avait même noué une alliance avec le Front de gauche. Dans près de la moitié des cas, les candidats EELV étaient en binôme avec des candidats du Front de gauche. Jean-Vincent Placé, adepte de la coopération avec Manuel Valls, avait de son côté alerté sur les divisions de la gauche et pointe aujourd'hui la responsabilité de ces candidatures éparpillées dans le très faible score du parti (2 % au premier tour, 0,16 % au second, les binômes Verts-FdG ayant été comptabilisés comme "divers gauche").