Jean-Marie Le Pen : après avoir comparé Philippot à Lubitz, peut-il réintégrer le Front National ?

Au FN, l'affaire Jean-Marie Le Pen est loin d'être terminée. Après s'en être pris à Florian Philippot, le patriarche attaque de nouveau le parti en justice.

Enième rebondissement au Front National. Ce mercredi, Jean-Marie Le Pen assigne le FN au tribunal de grande instance de Nanterre. Il conteste son exclusion du parti et réclame quelque deux millions d'euros pour le préjudice moral qu'il dit avoir subi. Que réclame donc l'ancien président d'honneur du FN ? La liste est longue assure Le Monde, qui a pu consulter la lettre d'assignation. Jean-Marie Le Pen conteste d'une part son exclusion, estimant que le bureau exécutif qui l'a actée n'est pas légitime. D'autre part, le patriarche ne comprend toujours pas les raisons qui ont poussé le parti à l'exclure. "Le Front national, même depuis qu’il est dirigé par madame Marine Le Pen, ne s’est jamais ému de ses propos qui lui sont habituels, et ceux-ci n’ont pas fait perdre de voix au mouvement", est-il écrit dans la lettre, en référence notamment aux propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz.

En parallèle à cette attaque frontale, un membre du parti frontiste semble attirer les foudres plus que les autres : Florian Philippot. En effet, Jean-Marie Le Pen comparerait régulièrement le numéro deux du parti à Andreas Lubitz, copilote responsable du crash de l'Airbus de la Germanwings dans les Alpes françaises. C'est ce que révèle le livre "Frères Ennemis", écrit par Renaud Dély et Henri Vernet, chez Calmann-Lévy."Comme Lubitz, Philippot avait mûri son projet de longue date (...). Il a sauté sur l'occasion de mon interview pour déclencher l'opération", a dit Jean-Marie Le Pen. Pour lui, Florian Philippot a voulu "l'éliminer".

En assignant en justice le parti qu'il a lui-même fondé, Jean-Marie Le Pen risque-t-il de ne jamais le réintégrer ? Évincé en août dernier, il a déjà remporté trois actions justice contre le Front National. Dans un premier temps, sa suspension en tant qu'adhérent, décidée par le parti, avait été annulée par le TGI de Nanterre. Plus tard, le tribunal avait ordonné la suspension du congrès par correspondance au cours duquel Jean-Marie Le Pen risquait de perdre son statut de président d'honneur. Cette décision avait été confirmée par la cour d'appel de Versailles. Jean-Marie Le Pen se dirige vers un nouveau procès, gagnera-t-il une quatrième fois ?

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