Spring Breakers : un film fun et sexy avec Selena Gomez ?

Spring Breakers : un film fun et sexy avec Selena Gomez ? Les affiches de "Spring Breakers", placardées un peu partout dans les villes de France, attirent l'attention sur ce film qui semble pourtant loin du teenmovie écervelé.

Production bas de gamme à la sauce "American Pie" ou véritable film de genre ? C'est la question qui se pose à la vue des affiches et des photos de Spring Breakers, le film d'Harmony Korine dans les salles cette semaine. Ces images de jeunes américaines lascives, prenant des poses aguicheuses et provocantes en bikini, ont été placardées dans bon nombre de villes et au fronton de nombreux cinémas ce mercredi. De quoi s'interroger sur ce long-métrage interdit aux moins de 12 ans en France. Le réalisateur Harmony Korine est un disciple de Larry Clark, connu pour ses films et photographies à scandales sur les ados en perdition aux Etats-Unis. Lui-même est à l'origine de plusieurs films avec des résultats souvent mitigés. De plus, le sujet semble annoncer un grand déballage d'images trash, puisque le terme Spring Breakers désigne ces jeunes étudiants prêts à tout pour fêter les vacances de printemps sur les plages américaines, à grand renfort d'alcool, de drogues et de sexe (le désormais célèbre "Spring Break").

Mais si le film n'hésite pas à jouer effectivement sur le genre trash des teenmovies, il semble cependant aller plus loin que cette simple caricature selon les premières chroniques qui lui sont consacrées. Le scénario raconte l'histoire de quatre jeunes nymphettes fauchées qui cherchent à tout prix à financer leur Spring Break en Floride. Cependant très vite, le propos devient plus sérieux. Décidant de braquer un fast-food, puis impliquées dans une énorme orgie qui tourne mal dans un motel, Candy, Faith, Brit et Cotty sont embarquées par la police. C'est un dealer local, Alien, qui, contre toute attente, va payer leur caution. Le film ne traite donc pas du "Spring Break" en tant que tel, mais bien de l'histoire de ces quatre adolescentes paumées, tombées sous l'aile d'un inquiétant malfrat dans une ambiance délurée. Mieux, il parvient à faire oublier le passé de Vanessa Hudgens et Selena Gomez, les stars du casting venues tout droit des productions Disney (High School Musical, autres Sorciers) et obsédées par la nécessité de rompre avec leur image trop infantile.

Plutôt bien accueilli par la critique pour son côté underground, le film serait donc à ranger à côté des (bons) Larry Clark (version Kids ou Ken Park), Danny Boyle (version Trainspotting), Darren Aronofsky (Requiem for a Dream) pour leur réflexion sur la jeunesse, ou même de certains films de Tarantino pour l'esthétique de la violence qu'il montre parfois. Pourquoi alors avoir opté pour une promo à la American Pie ? Stéphane Célérier, de Mars distribution, le distributeur du film en France, s'est déjà justifié dans les médias. Selon lui, il fallait d'abord viser les adolescents avec une campagne de communication "fun", "jeune" et "sexy" pour ne pas rebuter les fans de Selena Gomez avec une promo trop "indé". Le but : reprendre l'esprit du film tout en le rendant "plus mainstream", autrement dit commercial. Selon lui, la cohorte de fans des Vanessa Hudgens et autres Selena Gomez aurait aussi constitué une "pression" sur les promoteurs du film. Reste à savoir précisément si ces fans, généralement âgés de 12 à 15 ans, constituent vraiment le public idéal de Spring Breakers. Certaines avant-premières, au Royaume-Uni notamment, ont fait scandale, provoquant les pleurs de préados pas vraiment préparés à ce qu'ils allaient voir.

images spring breakers
Les images promotionnelles de Spring Breakers © Mars Distribution

EN VIDEO - La bande annonce de Spring Breakers :

"Spring Breakers"