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Sujet illustré

Pouvons-nous parler d'un langage animal alors que le langage semble exister par la pensée, et être entretenu par la culture. Les travaux d'éthologie ont d'ores et déjà montré l'existence de cultures animales, qu'en est-il du langage ?

Des baleines bleues bilingues

La baleine est un cétacé. Photo © DR

Les baleines bleues ont des chants particuliers qui caractérisent une région océanique donnée.

En 2000, des chercheurs australiens ont réussi à mettre en évidence l'acculturation d'un groupe de baleines rien qu'en étudiant leur chant. Des baleines australiennes, au contact d'un autre groupe de baleines venues de l'Océan indien, auraient adopté et utilisé un nouveau chant, et ce en moins de 2 ans.

Le chant des baleines doit-il être considéré comme un langage ? Dans la mesure où leur chant sert davantage à avertir, donner un signal, qu'à expliciter une pensée consciente (d'après nos connaissances actuelles), nous préférons parler de communication que de langage.

Les dialectes des perroquets

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Le perroquet est connu pour arriver à prononcer quelques mots de notre langue. Photo © Stéphanie Mausset

Chez certains oiseaux le chant est inné alors que chez d'autres il est acquis. Ainsi, on peut transférer un juvénile d'une espèce dans un nid d'une autre espèce et il adoptera le chant de ses "parents adoptifs".

Au sein d'une même espèce, il est fréquent de constater des différences de chants entre les groupes de plusieurs nids, il s'agit de dialectes. Il a été remarqué, chez des perroquets de l'espèce Amazona auropalliata vivant au croisement de différents groupes, la capacité à maîtriser plusieurs chants.

Un débat éternel

Le problème de l'existence d'un langage animal est avant tout un problème de définition. Selon les auteurs, certains intègrent, ou non, les communications animales. Car il s'agit avant tout de communication, les exemples cités encouragent davantage la notion de culture animale (principe d'acculturation) que celle de langage.

Mais si la pensée précède le langage, et qu'il n'est finalement qu'un instrument de la pensée, ce qui semble être accepté dans tous les débats, parler de langage animal revient à reconnaître aux animaux une conscience, des capacité d'abstraction, une pensée, que nous nous refusons déjà à reconnaître à l'Homme de Néandertal. En l'état actuel de nos connaissances, la question demeure très floue. L'éthologie cognitive a encore beaucoup de choses à nous apprendre.

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