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BIOLOGIE
 
Novembre 2006

Les fécondations in vitro

Quand l'insémination ne suffit pas. Quand les trompes utérines sont bouchées par exemple, on sait fabriquer des embryons dans un tube, et les implanter après dans la mère porteuse. C'est la fameuse fécondation in vitro.

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En 1978 naissait Louise Brown, premier enfant issu de la fécondation in vitro (FIV), en Angleterre. En 1982, c'est Amandine, qui voyait le jour, premier bébé éprouvette en France. Aujourd'hui : plus de 60000 personnes en France sont nées de cette technique (3200 en 2002).

La fécondation in vitro demande des moyens plus lourds que l'insémination. En effet, il faut recueillir des ovules. Or, si le recueil de sperme est chose facile, celui d'ovule pose quelques problèmes : naturellement, la femme n'en produit qu'un par mois.

La médecine a donc mis au point une technique : il s'agit simultanément de bloquer l'ovulation, et de stimuler la production ovarienne en injectant des hormones. Quand les "pré ovules" sont mûrs, on déclenche une ovulation artificielle. Et 35 heures plus tard (c'est assez précis), on recueille 6 à 7 ovocytes, sous échographie et grâce à une sonde.

50 000 spermatozoïdes par ovule

La fécondation in vitro consiste à prélever ovules et spermatozoïdes, les faire se rencontrer dans un tube, et implanter le jeune embryon dans l'utérus de la mère. © L'Internaute magazine

En fait, on a prélevé des ovocytes entourés de leurs cellules folliculeuses, ce qui leur donne un aspect de nuage à la loupe binoculaire. Un technicien sépare alors les "nuages" prélevés et les répartit dans des boîtes.

C'est le moment d'y ajouter des spermatozoïdes. On en dépose 50 000 par ovule. Cela semble beaucoup et pourtant ce n'est rien à côté d'un éjaculat qui lui, en contient plus de 300 millions. Une fois dans la boîte, les spermatozoïdes libèrent des enzymes qui détruisent les cellules folliculeuses… jusqu'à ce qu'un spermatozoïde se fixe et entre dans l'ovule.

Bien sûr, tout ceci se réalise dans les conditions les plus proches possible du réel : dans une étude à 37°C, en présence de CO2 et à l'obscurité, une "trompe artificielle" en quelque sorte. L'embryon sera implanté de 2 à 5 jours plus tard, date limite après laquelle l'embryon doit s'implanter dans l'utérus. Il a la taille d'un grain de poussière (150 microns). En 2002, on dénombre 14 000 tentatives de FIV en France.

La fécondation in vitro classique pallie les infertilités féminines dues aux trompes bouchées par exemple. Mais en cas d'infertilité masculine, que faire ? On estime que si, après préparation du sperme, on obtient moins de 500 000 spermatozoïdes par millilitre, la FIV n'a quasiment aucune chance de succès.

Vers une fécondation "manuelle"

L'ICSI, une fécondation in vitro quasiment manuelle : le biologiste introduit un spermatozoïde au sein de l'ovule. Photo © DR

Dans les années 90, on a donc affiné cette technique en injectant dans l'enveloppe de l'ovule quelques spermatozoïdes. En 1992, on raconte qu'une erreur a conduit un biologiste à injecter directement un spermatozoïde au sein même de l'ovule. Et cela a fonctionné !

Cette technique, appelée ICSI pour "Intra Cytoplasmic Sperm Injection", est aujourd'hui la technique de référence pour traiter les infertilités sévères. Elle a été tentée plus de 20 000 fois en France en 2002. La fécondation in vitro avec micro-injection demande un geste délicat de la part du biologiste : choisir un spermatozoïde et l'injecter dans le cytoplasme de l'ovocyte, à un endroit bien déterminé pour induire le processus de fécondation.

8 techniques et de bons résultats

Mais on ne se donne pas tout ce mal pour rien : le pourcentage de chance d'obtenir une grossesse est de 24% environ par ponction et de 28% par transfert d'embryon. Sur 100 grossesses débutantes, un peu plus de 75 aboutiront à une naissance. Il existe aussi un fort taux de grossesse multiple : 20% d'entre elles sont gemellaires, 8% sont triples.

Il existe aujourd'hui donc 2 techniques de fécondation in vitro différentes. Là encore, le sperme peut être celui du conjoint ou d'un donneur. De plus, l'ovocyte peut également provenir de la mère ou d'une donneuse. Bref, on dénombre donc 8 façons de faire un bébé basées sur la FIV.

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