BIOLOGIE
Novembre 2006
Techniques émergentes
Exit l'ICSI, bienvenue à l'IMSI ! Encore une technique de fécondation in vitro, extrêmement pointue puisqu'elle permet de choisir précisément le spermatozoïde qui fécondera l'ovule. En effet, à l'aide de systèmes microscopiques puissants, on regarde les spermatozoïdes à un grossissement de 6000. A cette échelle, on peut détecter d'éventuelles anomalies dans leur tête et élire le futur fécondant. Car la morphologie de la tête est liée à la qualité de l'ADN qui y est contenu. En France, 12 équipes travaillent sur cette technique qui offre déjà un fort taux de succès. Faire maturer les gamètes in vitroBientôt aussi la médecine saura peut être rendre féconds des couples stériles. Par exemple, des femmes dont les ovaires ne fonctionnent pas bien. Contrairement à une fécondation in vitro classique ou les ovocytes sont recueillis à un stade mature, la technique de maturation in vitro (ou MIV) utilise des ovocytes immatures. La fin de la maturation sera alors effectuée in vitro par le biologiste. La technique est aujourd'hui dans une phase de mise en route. On peut même envisager d'aller plus loin : prélever du tissu ovarien, le faire mûrir in vitro, puis le féconder, in vitro toujours. De même, on pourrait prélever des spermatides (spermatozoïdes pas encore matures) et les faire mûrir en laboratoire. Quelques essais ont été réalisés au USA, mais ont donné lieu à des malformations. Bref, on pourrait obtenir des embryons non plus à partir d'ovules et de spermatozoïdes, mais de leurs précurseurs ! Transfert de cytoplasme et clonage
On fonde aussi des espoirs dans le transfert cytoplasmique. Chez la femme, le stock d'ovule est présent dès la naissance. Au fil du temps, ceux-ci s'altèrent, et notamment, leur cytoplasme (le liquide et les inclusions qu'ils contiennent). On envisage donc de transférer le cytoplasme d'ovules de femmes fertiles et jeunes dans des ovules de femmes plus âgées. Une ou deux équipes l'ont déjà réalisé au USA. Le problème, c'est qu'en réalisant cette manipulation, on transfère certes le cytoplasme, mais aussi des ARN et de l'ADN mitochondrial, c'est-à-dire des bouts de génome. Et à l'heure actuelle, on ne sait pas ce que donne, à terme, ce mélange... Enfin, il y a le clonage. Il s'agit de fabriquer des cellules indifférenciées (ou cellules souches) par fécondation in vitro. Au bout de quelques jours, on retire leur génome. On y introduit alors le génome qu'on souhaite, et on oriente la différenciation des cellules selon ses besoins. On peut donc envisager, en théorie, "fabriquer" des gamètes pour des couples stériles. Voire même cloner des individus
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