Source : La Documentation Française, 2003
L'université française est l'une des plus mal dotées
au monde (ce n'est pas le cas des grandes écoles françaises, lesquelles rassemblent toutefois beaucoup moins d'élèves). Alors que le budget de l'éducation nationale est le premier poste de
dépense de l'Etat - avec 76,7 milliards d'euros en 2006 - l'université fait office
de parent pauvre. Avec 6700 euros par étudiant et par an, la France dépense à
peine 1,1 fois plus pour un étudiant du supérieur que pour un collégien (c'est
2,4 fois plus pour la Suède et les Etats-Unis).
En 30 ans, les universités françaises ont accueilli sept fois plus d'étudiants
avec des moyens qui n'ont pas augmenté en proportion. Avec des frais de scolarité
plafonnés à 300 euros, les directeurs d'université en sont réduits à demander
des "frais annexes" de bibliothèque et de photocopies aux étudiants. Une pratique
qui fait scandale auprès des syndicats étudiants pour qui il s'agit d'une "remise
en cause" de l'égalité des chances.
Mais en l'absence de sélection et
de moyens, la moitié des étudiants sortent sans diplôme
de la fac. Près de 4 doctorants sur 10 abandonnent leur thèse en cours de route,
découragés par la longueur des études et le manque de moyens (30 à 50% seulement
des thèses sont financées).