L'Internaute > Science  > Technologie > Comment > Détecteur de mensonges ?
COMMENT
 
Décembre 2006

Comment fonctionne un détecteur
de mensonges ?

Ce qu'on appelle "détecteur de mensonges" n'est pas un appareil miracle qui décèle à coups sûrs les raconteurs de sornettes. Cependant, y'a t-il un fondement scientifique a cette approche ? Ou faut-il douter du lien entre le mensonge et la réaction biologique ?

  Envoyer à un ami | Imprimer cet article  

 

Un détecteur de mensonge vendu dans le commerce : il mesure la conductivité électrique de la peau des doigts. Quand le sujet ment, cette conductivité augmente et une (légère) décharge frappe le menteur. © Coolest-gadgets

Aux Etats-Unis, et depuis 1939, les suspects sont régulièrement passés au "détecteur de mensonges" ou "polygraphe", et les résultats sont parfois exploités par la justice. Idem au Canada et, à petite échelle, en Belgique ou en Allemagne. Rien de tel en France. Le détecteur de mensonge n'est donc pas un gadget issu de la science fiction mais une réalité technique.

Sur quoi se base-t-elle ? Sur la physiologie humaine : en effet, le mensonge entraîne normalement l'anxiété de celui qui le profère. Or, celle-ci est détectable : la peur engendre la sécrétion d'une hormone, l'adrénaline. Son effet ne se fait pas attendre : le cœur s'accélère, la respiration s'intensifie et les glandes sudoripares se mettent à fabriquer plus de sueur.

Les symptômes du menteur

Par conséquent, la pression artérielle monte, tout comme le rythme respiratoire. Ces paramètres sont très faciles à mesurer. De plus, la production de sueur change la conductivité électrique de la peau. Sa résistance au passage du courant électrique diminue en fonction de l'anxiété du sujet.

Il existe aussi des appareils qui prennent en compte les variations dans la voix. Selon certains chercheurs, l'afflux de sang dans les cordes vocales est moindre chez celui qui ne dit pas la vérité. Cela se traduit par des variations et nuances de tons qui sont alors enregistrées et classées en 10 niveaux : de sincérité, jusqu'au mensonge, en passant par une faible insécurité.

Bref, les détecteurs de mensonge mesurent les symptômes de stress que le mensonge provoque.

"Pour tromper les résultats, il suffit de se mordre la langue, ou de se pincer"

Bien sûr, un tel appareil repose sur le postulat qu'un mensonge entraîne une réaction émotive mesurable. Ce qui est encore controversé aujourd'hui. Car des études ont montré que certains sujets (les véritables menteurs) seraient capables de contrôler leurs réponses physiques et ainsi tromper les résultats ! Il suffit de se mordre la langue, ou de se pincer, ce qui dilue le vrai mensonge dans la multitude de tracés qui en résultent, voire d'utiliser un anti-transpirant sur les doigts, ou de prendre des sédatifs.

A l'inverse, le polygraphe peut s'affoler alors que la personne dit la vérité mais est tout simplement impressionnée et émue. Bref, aucune de ces anomalies (tensions, respiration, transpiration) ne semble spécifique au mensonge.

Mais alors, existe-t-il des manifestations propres au mensonge ? Selon un chercheur américain, oui : et ces manifestations pourraient être visibles grâce à l'IRMf (imagerie fonctionnelle par résonance magnétique nucléaire). Cette technique permet de visualiser les zones du cerveau en activité. Or, mentir ou dire la vérité ne mobilise pas les mêmes zones. Globalement l'activité cérébrale est plus intense quand on tente de cacher la vérité. Les menteurs les plus habiles et les plus expérimentés n'y résisteraient pas.


Magazine Science Envoyer | Imprimer Haut de page
Votre avis sur cette publicité