Anne-Aymone Giscard d'Estaing : la femme de VGE, une première dame "oubliée" ?
Discrète depuis 1981, mais très active durant le septennat de son mari, Anne-Aymone Giscard d'Estaing avait repensé le statut de "première dame" dans les années 1970. Elle perd un époux à qui elle a beaucoup donné.
[Mis à jour le 3 décembre 2020 à 10h44] Valéry Giscard d'Estaing est décédé des suites du Covid-19, a fait savoir hier soir son entourage et l'Elysée. Sa famille a fait savoir qu'elle était présente, autour de lui, dans sa propriété d'Authon, pour l'accompagner dans ses derniers moment. L'ancien président de la République a pu compter ces derniers mois, Anne-Aymone Giscard d'Estaing, qui était à ses côtés lors de ces dernières hospitalisations, en septembre à Paris pour une infection pulmonaire, mais aussi il y a à peine quelques semaines, lorsque l'ancien chef de l'Etat avait dû être transporté à l'hôpital de Tours pour une insuffisance cardiaque.
Anne-Aymone Giscard d'Estaing n'a jamais couru après les projecteurs. C'est en toute discrétion qu'elle avait fêté ses 87 ans, avec son époux, le 10 avril dernier, dans la propriété familiale d'Authon, dans le Loir-et-Cher, comme le rapportait alors France Bleu. Le couple présidentiel y avait même passé le confinement, et Valéry Giscard d'Estaing n'avait pas chômé : Le Parisien indiquait alors que l'ancien chef de l'Etat avait passé beaucoup de temps dans son bureau, très occupé à travailler. L'ancien président avait dû mettre entre parenthèses ses activités professionnelles pour ses ennuis de santé en septembre.
Si la presse rapportait régulièrement les activités de l'ancien chef de l'Etat, il est vrai que les médias n'ont jamais consacré beaucoup de temps à son épouse Anne-Aymone. "Je constate que je n'ai pas laissé beaucoup de souvenirs. Quand on parle des premières dames, je suis assez absente, on m'oublie. Ça me blesse un peu", disait-elle à Paris Match en 2018. Elle ajoutait : "Des raisons politiques expliquent cela. Les socialistes ont essayé d'occulter ce qu'avait fait mon mari. La présidence Chirac n'a pas souhaité non plus le mettre beaucoup en valeur". L'ancienne Première dame le confiait alors, elle aurait aimé que l'actualité de sa fondation ait été davantage mise en avant dans la presse. "Notre première action a été l'installation d'une halte-garderie dans le Marais, en 1978. Puis nous avons mis en place l'unique centre de documentation sur l'enfance maltraitée et contribué à la création d'unités médico-judiciaires dans les hôpitaux, des lieux aménagés pour recueillir et enregistrer la parole des enfants victimes de violences. [...] Etre première dame a aidé à mettre en place cette fondation. Je l'ai ensuite fait vivre pendant trente-cinq ans", rappelait-elle alors.