Résultat de Najat Vallaud-Belkacem aux régionales : déception après le 1er tour en Auvergne-Rhône-Alpes
Najat Vallaud-Belkacem a donc raté son retour. La candidate aux régionales en Auvergne-Rhône-Alpes aurait remporté seulement 11,4% des suffrages à l'issue du premier tour des élections, loin derrière Laurent Wauquiez, au vu des résultats définitifs publiés dimanche soir.
[Mis à jour le 21 juin 2021 à 01h11]Najat Vallaud-Belkacem aurait réalisé un score très décevant pour les électeurs de l'Union de la Gauche. La publication des résultats définitifs de ce premier tour des élections régionales est tombée dans la nuit de dimanche à lundi et la candidate en Auvergne-Rhône-Alpes a finalement obtenu 11,40% des suffrages . Elle arrive donc loin derrière Laurent Wauquiez (43,79%), le candidat du Rassemblement national Andréa Kotarac (12,33%) et derrière Fabienne Grebert de la Liste écologique (14,45%).
Ce résultat est toutefois conforme aux sondages annoncés avant les élections régionales. Les partis de gauche étaient donnés durant la campagne dans la deuxième moitié du classement dans les derniers sondages réalisés en Auvergne-Rhône-Alpes. Najat Vallaud-Belkacem était donnée aux coudes-à coudes avec l'écologiste Fabienne Grébert. La socialiste était créditée d'entre 9% et 12% des suffrages les derniers jours de campagne. Pour son retour en politique, après quatre ans d'absence, la tête de liste du PS a donc eu du mal à mobiliser l'électorat face à un président de région sortant, qui a été donné favori par tous les sondages. L'ancienne ministre de l'Education doit en plus affronter d'autres pans de la gauche : les écologistes, ayant choisi de voler de leurs propres ailes et de poursuivre sur la lancée des municipales, et La France Insoumise portée par Cécile Cukierman.
Malgré les difficultés qui se sont ajoutées à une campagne électorale perturbée par la crise sanitaire, la candidate s'est présentée comme le choix "de la raison" : "C'est nous qui avons les réponses les plus adaptées à la crise actuelle". "Si la gauche s'efface progressivement des réponses politiques dans ce pays, c'est toute une série d'enjeux et de réponses concrètes qui disparaissent. Il est important qu'une gauche de gouvernement vienne porter ses idées", soulignait-elle sur le plateau des Coulisses du Grand Lyon le 2 juin. Najat Vallaud-Belkacem a vite repris le pli de la communication politique, si elle a mis en avant les axes phares de son programme elle en a profité pour faire remarquer les faiblesses de ses concurrents. "La crise sanitaire devrait tous nous amener à reconsidérer ces folies et errements, et nous concentrer sur les réponses aux besoins de solidarité, de lien, d'activité économique. Dans mon programme, on trouve tout cela. Dans le programme de M. Wauquiez, non".
La gauche à la traine malgré le retour de la socialiste
C'est un retour en politique difficile pour Najat Vallaud-Belkacem, celle qui a été ministre de l'Education peine à mobiliser l'électorat autour de son projet pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. La socialiste pensait revenir et rassembler une gauche unie derrière un projet fédérateur mais c'était sans compter sur le désir d'autonomie des Verts, lassés d'être considérés comme le parti renfort de la gauche socialiste. Résultat, l'ancienne ministre doit se contenter du soutien du parti communiste français et ne parvient pas à décoller dans les sondages. Un changement de climat radical pour la politique qui avait vu François Hollande l'emporter à la présidentielle de 2012. Presque une décennie plus tard le gauche apparaît démantelé mais l'espoir d'une union des partis de gauche au soir du premier tour l'anime et elle espère en être à la tête. Pour cela il n'y a qu'une solution : être la première candidate de gauche dans les intentions de vote le 20 juin, une issue encore incertaine puisque les enquêtes donnent Najat Vallaud-Belkacem et Fabienne Grébert au coude-à-coude.
Du ministère aux élections régionales
Membre du parti socialiste depuis 2002, Najat Vallaud-Belkacem est la protégée de Gérard Collomb à l'époque sénateur et maire de Lyon. Engagée dans la vie politique municipale, elle gravit les échelons jusqu'à devenir conseillère régionale de Rhône-Alpes entre 2004 et 2008 puis conseillère générale du Rhône jusqu'en 2014. Autant dire que la tête de liste PS connaît la région.
En parallèle, la socialiste s'engage comme porte-parole auprès de Ségolène Royale et de François Hollande lors des campagnes présidentielles de 2007 et 2012. La deuxième est la bonne pour le PS et Najat Vallaud-Belkacem occupe tour à tour différentes fonctions du gouvernement, elle a été porte-parole du gouvernement et placée successivement à la tête de cinq ministères : celui du Droit des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
En 2017, alors que François Hollande achève son mandat et passe le flambeau à Emmanuel Macron, la socialiste se retire momentanément de la vie politique et devient la directrice pour la France de l'ONG ONE, une organisation non gouvernementale qui s'engage dans la lutte contre l'extrême-pauvreté et les maladies évitables. Elle fait son retour sur la scène politique française à l'occasion des élections régionales 2021 en se présentant comme candidate socialiste en Auvergne-Rhône-Alpes.