Palmarès des lycées : des indicateurs fiables ?
Taux de réussite au bac, taux de bacheliers sortants, toutes filières confondues, et taux d'accès au bac pour les élèves de seconde : trois indicateurs sont publiés chaque année par le ministère de l'Education nationale pour évaluer la "performance" de chaque lycée de France. Mais il faut distinguer es indicateurs "bruts" de l'utilisation qui en est faite ans les médias (L'Internaute compris). Explications.
Les indicateurs
Ils sont donc au nombre de trois. Le plus connu, le taux de réussite au baccalauréat, donne le pourcentage de terminale ayant obtenu le précieux diplôme à la sortie du lycée. Mais il n'est pas suffisant pour évaluer le réel travail d'un lycée pour amener tous ses élèves à la réussite. Combien, en effet, auront abandonné ou échoué "en cours de route" ? Le lycée effectue-t-il une sélection en seconde, première, voire terminale avant de présenter ses élèves à l'examen ? Pour prendre en compte ces interrogations et affiner l'évaluation d'un établissement, le ministère publie donc un taux de bacheliers sortants et un taux d'accès au bac. Le premier donne le nombre d'élèves sortant avec le bac, toutes catégories d'âges confondues. Il donne donc une idée de ces seconde ou première qui quittent l'établissement sans diplôme. Le second, le taux d'accès au bac, donne le pourcentage de bacheliers pour une classe d'âge entrée en seconde. En somme, la chance qu'a un élève entrant en seconde d'avoir son bac à la fin de son cursus dans un établissement donné.
Le ministère de l'Education prend soin d'accompagner la publication de ces trois indicateurs de performance des lycées de notices explicatives obligatoires. Il y est clairement mentionné que les indicateurs officiels n'ont pas vocation à constituer un classement, mais plutôt à évaluer la performance des lycées pris un par un. Le ministère prend soin également de préciser que ces indicateurs doivent être comparés dans chaque lycée à des taux "attendus" qui tiennent compte des caractéristiques sociodémographiques et scolaires des élèves qui le fréquentent. Ils permettent d'évaluer la "plus value" ou la "valeur ajoutée" d'un lycée en fonction de son environnement.
D'où viennent les classements
De nombreux classements sont réalisés par les médias à partir de ces indicateurs. Et les méthodologies peuvent varier d'un média à l'autre : quels indicateurs sont utilisés ? Comment sont-ils "mixés" ? Sont-ils pondérés ? Tient-on compte d'autres données comme les "taux attendus" ?
Dans un souci de transparence, L'Internaute explicite clairement la méthodologie utilisée pour effectuer son classement des lycées. Il a d'abord été décidé de donner une note sur 20 à chaque lycée pour pouvoir les départager. Cette note est composée des trois indicateurs. Considérant que le taux de réussite au bac reste l'indicateur de référence, il a été décidé de le faire compter double dans la note finale (coefficient 2). Le "Taux d'accès" et la "Proportion de bacheliers sortants" comptent donc chacune pour un quart (et non un tiers) de la note finale. Le résultat en pourcentage est ensuite ramené sur 20 par une simple division.
Par ailleurs, seuls les lycées qui avaient présenté plus de 100 candidats au bac ont été sélectionnés dans le palmarès. Le nombre d'inscrits ayant une grande influence sur le taux de réussite brut à l'arrivée (un lycée qui présente 10 candidats arrivera très facilement à 100 %). Enfin, le classement des lycées ne concerne que les lycées d'enseignement général. Les lycées professionnels ne sont pas inclus car, parfois très spécialisés, ils affichent des taux de réussite souvent très élevés et sont plus difficiles à départager.
En marge de ce classement, L'Internaute affiche bien sur les résultats des lycées pour chaque indicateur et ne manque pas, quand cela est justifié, de mettre en perspective les résultats obtenus avec les résultats "attendus".