Gérard Miller visé par des accusations de viols et d'agressions sexuelles : le témoignage des plaignantes

Gérard Miller visé par des accusations de viols et d'agressions sexuelles : le témoignage des plaignantes Une dizaine de femmes a accusé de viols et d'agressions sexuelles le célèbre psychanalyste Gérard Miller. Il a été placé en garde à vue dans les locaux de la brigade de protection des mineurs [BPM] à Paris où il est entendu.

Placé en garde à vue, le célèbre psychanalyste Gérard Miller est actuellement entendu dans les locaux de la brigade de protection des mineurs [BPM] de Paris, ce mardi 30 septembre. Il est accusé de viols et d'agressions sexuelles, a rapporté le journal Le Parisien sur son site internet. Au cours de cette matinée, il a été interpellé à son domicile. Notamment professeur à l'université Paris 8, chroniqueur de radio et de télévision, Gérard Miller est visé par des dizaines d'accusations de violences sexuelles.

Cette audition du praticien âgé de 77 ans s'inscrit dans le cadre de l'enquête ouverte en février 2024 par le parquet de Paris pour des faits "susceptibles d'être qualifiés de viols et d'agressions sexuelles, parfois sur victimes mineures". "Je n'ai ni été entendu, ni même convoqué (…) J'ignore même quel service enquêteur est saisi, je n'ai pas la moindre information sur les plaintes qui me viseraient", disait-il en avril dernier. Il va désormais pouvoir s'expliquer.

Des faits survenus entre 1995 et 2005

Après avoir reçu six signalements de femmes, le parquet de Paris avait annoncé en février dernier, l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "viols et agressions sexuelles, parfois sur victimes mineures" visant le thérapeute Gérard Miller, d'après les informations du magazine Elle. La star des plateaux de télévision est désormais visée par six plaintes pour des faits qui se seraient déroulés entre 1995 et 2005. Le parquet été informé "par courrier ou au sein d'un commissariat suivi d'un compte-rendu au parquet" indique le média. Les investigations, elles, ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance faite à la personne (BRDP).

Pour rappel, 31 janvier dernier, le magazine Elle avait révélé dans une enquête que trois femmes accusaient Gérard Miller de viol et d'agressions sexuelles alors qu'elles se trouvaient sous hypnose. Le principal intéressé avait alors nié les faits dans un communiqué transmis à BFMTV, reconnaissant cependant des relations et des rencontres qui s'inscrivent dans "un rapport inégalitaire".

Mardi 6 février, c'était au tour de Mediapart de faire de nouvelles révélations. Le site d'actualité a rapporté le témoignage de 10 femmes, âgées de 16 à 21 ans au moment des faits qu'elles reprochent au psychanalyste. Faits qui auraient eu lieu entre 1995 et 2016. Gérard Miller avait alors entre 47 et 68 ans. Aujourd'hui âgé de 75 ans, il a été accusé dans ces différents témoignages d'agressions sexuelles ou d'avoir eu un comportement inapproprié. Mediapart a souligné que parmi les 10 nouvelles femmes qui se disaient victimes, trois étaient mineures au moment des faits. L'une d'elles, âgée de 21 ans à l'époque (en 1995), aurait adressé une plainte le 6 février 2024.

Contacté par Mediapart, Gérard Miller n'a de nouveau contesté aucune de ces rencontres, et a affirmé ne pas "mettre en doute un instant l'émotion, la colère et la souffrance" de ces femmes. Pour autant, il s'est défendu de les avoir contraintes et a assuré avoir toujours recueilli leur consentement. Le psychanalyste a en revanche confié avoir sous-estimé à l'époque la "dissymétrie" qui existant entre lui, "un homme de pouvoir", et ces femmes "plus jeunes".

Ce jeudi 8 février, Elle a dévoilé qu'à la suite de son enquête pas moins de 41 femmes avaient contacté la réaction. En découvrant les témoignages, elles auraient ainsi "eu l'impression de lire leur histoire". Parmi elles, 18 auraient accusé le psychanalyste de viols et d'agressions sexuelles survenues entre 1993 et 2020. Les autres auraient plutôt évoqué des tentatives d'agression. Pour la majorité, elles ont raconté avoir eu rendez-vous au domicile parisien de Gérard Miller avec, dans la plupart des cas, une séance d'hypnose. Comme l'avait dévoilé Mediapart, certaines des victimes présumées seraient bien mineures. Certaines l'ont d'ailleurs accusé d'avoir montré un intérêt certain pour leur virginité. Gérard Miller avait également réagi à l'annonce de la publication de ces nouveaux témoignages. 

Ce que disent les trois premières femmes qui ont mis en cause Gérard Miller

L'enquête du magazine Elle, publié fin janvier, a regroupé de nombreux témoignages sur les agissements de Gérard Miller. Le premier recueilli était celui de la journaliste et metteuse en scène Muriel Cousin. Les faits dont elle a parlé remontaient à 1990 lorsqu'elle était âgée de 23 ans et débutait sa carrière en tant que pigiste pour le magazine "Globe".  C'est à la rédaction du média qu'ils se rencontrent et lorsque le psychanalyste annonce qu'il cherche de l'aide pour un article sur l'hypnose, Muriel Cousin se porte volontaire. Elle a déclaré auprès d'Elle avoir subi des attouchements lors de cette séance d'hypnose. Elle a également expliqué : "Il ne m'est pas venu à l'esprit de porter plainte. À l'époque, ça ne se faisait pas."

La deuxième femme à porter plainte contre Gérard Miller avait confié au magazine Elle que son agression s'était produite en 2004, lorsqu'elle avait 19 ans et M. Miller 55. Le psychanalyste aurait invité la jeune femme et une amie à son domicile après s'être rencontrés à la fin d'un enregistrement de l'émission On a tout essayé sur France 2. Gérard Miller aurait proposé une séance d'hypnose aux deux jeunes femmes. La jeune femme raconte au magazine son incapacité à réagir aux gestes du psychanalyste, après le départ de son amie, disant être encore dans un état second.

D'autres témoignages décrivant des agissements similaires ont été recueillis par Elle et date de l'époque où Gérard Miller occupait la fonction de scénariste. Plusieurs comédiennes comme Anna Mouglalis ou Cécile Rebboah et d'autres qui ont préféré garder l'anonymat ont raconté comment elles se sont retrouvées dans des rendez-vous qu'elles considéraient inappropriés avec le scénariste. Ce dernier proposait régulièrement aux comédiennes de les aider à préparer leur rôle ou leur offrait des séances d'hypnose.

La troisième femme qui a accusé Gérard Miller d'agression sexuelle avait été la baby-sitter du fils aîné du psychanalyste. Les faits sont datés de 1993 lorsque la jeune femme était âgée de 19 ans. Elle a affirmé auprès de Elle avoir subi elle aussi des attouchements alors que Gérard Miller l'avait déposé chez elle en voiture. 

Une des plus jeunes femmes ayant témoigné était lycéenne à l'époque des faits. Elle aurait contacté Gérard Miller pour une interview pour le journal du lycée. Elle a alors assuré que le psychanalyste l'aurait forcé à lui faire une fellation. 

Gérard Miller, psychanalyste et chroniqueur sur France Inter et France 2, scénariste et également professeur de philosophie à l'Université Paris-8, nie toutes les accusations dont il fait l'objet. Interrogé par Elle, il a déclaré "n'avoir jamais abusé sexuellement de quiconque, et ce en aucune circonstance".

Dernières mises à jour

21:48 - Des agissements dénoncés en février 2024

Plus d’une cinquantaine de femmes, dont certaines étaient mineures au moment des faits présumés, avaient dénoncé à la justice en février 2024. Une cinquantaine de femmes avaient dénoncé à la justice les agissements présumés du psychanalyste dès février 2024. Elles faisaient état de violences sexuelles de la part de Gérard Miller, comme le rapporte RMC. Des viols et des agressions sexuelles qui auraient eu lieu durant une période allant de 1995 à 2005 au cours de séances d’hypnose au cabinet ou au domicile du psychanalyste.

20:44 - Gérard Miller conteste les faits qui lui sont reprochés

En effet, Gérard Miller conteste toutes les accusations à son encontre. Lors de l’annonce de l’enquête, il y a un an et demi, il avait notamment affirmé être prêt à répondre sur chacun des faits qui lui étaient reprochés. D’ailleurs, il assurait dans un courrier que toutes les personnes qui se sont livrées avec lui à une séance d’hypnose restaient parfaitement conscientes et en totale possession de leurs moyens, rapporte RMC.

19:09 - Une vingtaine de plaintes recensées

Selon les informations du Parisien, les plaignantes ont raconté des expériences où elles vivaient une sorte d'état second, affirmant qu'elles avaient été incapables de réagir ou bien qu'elles étaient devenues spectatrices de ce qu'il leur arrivait au moment des faits. Au moins une vingtaine de plaignantes ont été recensées. À l’époque, certaines étaient mineures. Gérard Miller, qui reste présumé innocent, doit aujourd’hui s’expliquer aux policiers de la brigade de protection des mineurs (BPM) de Paris, qui est spécialisée dans les affaires graves sur mineurs.