Grenoble : un enfant grièvement blessé par balles, une voisine a tout entendu du drame

Grenoble : un enfant grièvement blessé par balles, une voisine a tout entendu du drame Un enfant de 12 ans est toujours entre la vie et la mort après avoir été blessé par trois balles à Grenoble dans la nuit de samedi à dimanche. Une habitante a tout entendu, elle livre son récit.

Dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 novembre, un adolescent de 12 ans a été victime de tirs par armes à feu, selon les informations du Dauphiné Libéré. Les faits se sont déroulés à 2h55 du matin à l'angle de la rue du Drac et de la rue Boucher-de-Perthes, laquelle relie la rue Nicolas-Chorier à la rue Ampère.

Les forces de l'ordre sont alors intervenues sur un point de deal bien connu, après l'appel de plusieurs riverains qui ont entendu des coups de feu et vu un véhicule prendre la fuite. À leur arrivée sur place, ils ont découvert un jeune adolescent à terre, en arrêt cardio-respiratoire. Il présentait des blessures par balles : une dans le dos et deux aux jambes. L'intervention des secours a permis de le réanimer avant de le transporter à l'hôpital. Il a pris la direction du CHU dans le coma. Dimanche soir, son pronostic vital était toujours engagé.

Neuf étuis de 9 mm ont été retrouvés sur les lieux ainsi qu'une ogive écrasée et un fragment de chemisage. Une enquête pour tentative de meurtre est en cours, menée par la DCOS (ex-police judiciaire). Celle-ci ne pourra malheureusement pas être appuyée d'images de vidéosurveillance, puisque le quartier n'en dispose pas. En revanche, le profil de la victime s'affine de plus en plus. Selon le procureur adjoint de la République de Grenoble, François Touret-de-Coucy, la victime pourrait être un mineur non accompagné d'origine nord-africaine, peut-être "algérienne" selon La République du Centre, né en décembre 2012. 

"J'ai entendu un garçon qui criait 'à l'aide, aidez-moi'"

Le parquet ajoute que la jeune victime a multiplié les fugues de son foyer ces dernières semaines, potentiellement pour se livrer au trafic de drogue. Ses empreintes "ressortent sous plusieurs identités, dont une pour laquelle il est convoqué devant le juge des enfants le 10 décembre pour détention et offre ou cession de stupéfiants". Il n'était, auparavant, "pas connu de la justice", détaille le magistrat. Des propos relayés par RMC. Les auteurs des tirs, eux, n'ont pas encore été identifiés.

Dans ce quartier de Grenoble, la préfecture et le parquet se félicitaient jusqu'alors d'une amélioration dans la lutte contre le narcobanditisme depuis le mois de janvier. Force est de constater que malgré les efforts, ce fléau est toujours présent, entraînant un nouveau drame. Maria, une habitante du quartier est en colère face au manque d'accompagnement de ces mineurs livrés à eux mêmes. Elle a tout entendu du drame.

"J'ai entendu vers 3 heures, quatre coups de feu. Quatre détonations et un garçon qui criait 'à l'aide, arrêtez, arrêtez, à l'aide, aidez-moi'. J'ai entendu la police arriver. Ça ne fait pas longtemps que j'habite là mais je n'ai jamais vu ça. C'est très triste sachant que c'est un mineur isolé. Ça craint quand même qu'en France, il y ait des mineurs dehors à cette heure-ci, en plus isolés. Aucun enfant ne doit être dan ce genre de rixes-là. Et qu'on ne sache même pas l'identifier, tellement qu'on s'en fout de la jeunesse... Ça me tue", confie-t-elle au micro de RMC.

Selon la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), en 2024 en France, 61 % des condamnés pour infractions liées aux drogues étaient âgés de 15 à 25 ans et près de 10 000 mineurs étaient impliqués dans des affaires de trafic de stupéfiants.