Confinement en Île-de-France et à Paris : les chiffres montent encore, des mesures plus restrictives ?
CONFINEMENT PARIS. Alors que la capitale et la région francilienne sont reconfinées depuis une semaine, des soignants appellent à des mesures plus strictes. Le point sur les règles du confinement à Paris et en Île-de-France.
[Mis à jour le 26 mars 2021 à 16h14] Le gouvernement le dit et le répète, la situation épidémique en Île-de-France est "préoccupante". Jeudi 25 mars, Jean Castex décrivait une "troisième vague extrêmement forte" dans la région, lors d'une visite dans un hôpital de Melun, en Seine-et-Marne. En effet, une semaine après la mise en place d'un nouveau confinement, le Covid-19 continue à circuler de manière très active dans la région francilienne, avec un taux d'incidence de 550 cas pour 100 000 habitants à Paris, de 736 cas pour 100 000 habitants en Seine-Saint-Denis ou encore 702 infections pour 100 000 personnes dans le Val-d'Oise, selon les chiffres du bilan du 25 mars.
Dans les hôpitaux, la situation est critique, avec 143 nouvelles admissions en réanimation en 24 heures, jeudi 25 mars. 6 796 patients sont hospitalisés en Île-de-France, dont 1 407 en réanimation. Les services de soins intensifs débordent, avec un taux d'occupation de plus de 122%. L'Agence régionale de santé s'attend donc à dépasser le palier de 1 800 lits "d'ici le milieu de semaine prochaine". Cela va donc impliquer une déprogrammation massive, de l'ordre "sans doute" de 80%, selon le ministre de la Santé.
Face à cette évolution de l'épidémie, des soignants franciliens estiment que le confinement tel qu'il est encadré depuis une semaine ne suffit pas. "On rallonge les vacances scolaires de deux semaines, on fait un confinement strict d'un mois et là, on évalue si on a réussi à casser la courbe épidémique ou si on fait un nouveau confinement. Si on ne fait pas ça, nos hôpitaux ne vont pas tenir", détaille William Dab, ancien directeur général de la Santé auprès de BFM. "On a perdu du temps et on est maintenant le couteau sous la gorge avec comme seule solution, je n'en vois pas d'autres, qui consiste à dire 'il faut un vrai confinement'", préconise également le chef des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, Philippe Juvin.
La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse évoquait, mercredi 24 mars dans Paris Match, la possibilité "d'avancer les vacances scolaires de 15 jours, afin de fermer les écoles dès le 2 avril." Une proposition que le gouvernement ne semble pas vouloir mettre en œuvre. "On a un attachement tout particulier à ce que les élèves puissent continuer à aller à l'école aussi longtemps que possible", avançait Gabriel Attal, vendredi 26 mars, lors d'un déplacement dans l'Aube. De nouvelles mesures sont-elles alors envisagées par l'exécutif ? "Un renforcement du protocole sanitaire est à l'étude", a ajouté le porte-parole du gouvernement. Jeudi soir, Emmanuel Macron soulevait la possibilité de "nouvelles mesures à prendre" dans les "prochains jours ou les prochaines semaines". En attendant un éventuel durcissement des mesures, voici les règles à respecter et les tout derniers chiffres sur l'évolution de l'épidémie :
Les règles du confinement en Île-de-France
Ce qui est autorisé :
- Entre 6h et 19h, sortir pour faire du sport, se promener, sortir son animal de compagnie, à condition de rester dans un rayon limité à dix kilomètres autour de son domicile. Une attestation couvre feu et confinement permet de justifier ses déplacements.
- Se rendre dans des commerces vendant des biens de première nécessité. Nouveauté pour ce troisième confinement : les libraires, coiffeurs, chocolatiers, fleuristes et les disquaires restent ouverts.
- Les enfants continuent d'aller à l'école ou au collège, les règles ne changent pas. Pour les lycéens, une réduction de la jauge à hauteur de 50% est entré en vigueur, à échelle des lycées et non pas des classes. Les cours d'EPS sont toujours possibles, en gymnase comme en extérieur.
- Les déplacements pour consultations, examens et soins, achat de médicaments sont autorisés.
- Il est toujours possible de se rendre dans les lieux de culte, qui restent ouverts.
- Il est possible de se déplacer pour se rendre dans un service public, pour un acte ou une démarche qui ne peuvent être réalisés à distance.
- Il est possible d'effectuer un déménagement résultant d'un changement de domicile et et d'effectuer des "déplacements indispensables à l'acquisition ou à la location d'une résidence principale", ne pouvant pas être différés.
- Les entreprises sont appelées à poursuivre et renforcer leur politique de télétravail, en maintenant a minima quatre jours à distance.
- Les personnes qui résident dans un département qui n'est pas concerné le confinement, mais qui veulent se rendre dans une zone concernée, cela est possible pour "motif impérieux", et dans un périmètre de 30km autour de son domicile.
Ce qui est interdit :
- Il est interdit de sortir de chez soi pendant les horaires du couvre-feu, qui débute à 19h et non plus à 18h dans toute la France et qui s'achève à 6h. Seuls les raisons professionnelles, les motifs familiaux impérieux, les missions d'intérêt général, les raisons médicales, les personnes en situation de handicap et leur accompagnant ou les besoins des animaux de compagnie font l'objet d'une dérogation.
- Il n'est plus possible de se déplacer au-delà d'un périmètre de 10km et dans une autre région que l'Ile-de-France, hors motif impérieux ou professionnel.
- Il est interdit de former de grands regroupements, il est recommandé de ne pas se réunir à plus de 6 personnes en extérieur.
- Il est "recommandé" ne ne pas recevoir de personnes chez soi.
- Des sanctions sont prévues en cas de non respect des règles : une première infraction est punie par une amende de 135 euros, l'amende est majorée et son montant passe à 375 euros en cas de délai dépassé pour le paiement. Un 2e déplacement interdit est sanctionné d'une amende de 200 euros.
Quelles sont les dates du reconfinement à Paris et en Ile-de-France ?
Le confinement à Paris et dans l'ensemble de l'Ile-de-France est entré en vigueur samedi 20 mars, 2021 et s'achèvera le 17 avril en théorie. Ce délai pourra être allongé, à prévenu le Premier ministre, en fonction de l'évolution de l'épidémie de coronavirus dans l'Île-de-France.