Le ministre des Transports annonce un "plan national de cars express", en quoi cela consiste ?

Le ministre des Transports annonce un "plan national de cars express", en quoi cela consiste ? L'objectif du ministre des Transports est de faire passer les Français des transports individuels aux transports en commun. Les "cars express" seraient la solution.

La question des mobilités a plusieurs enjeux en France. Il faut que les Français puissent se déplacer sans que cela impacte trop leur budget, que le temps de trajet entre leur domicile et leur travail ne soit pas trop long et que l'impact écologique de ces déplacements soit le plus bas possible. Pour cela, l'offre de transports en commun se développe dans les grandes villes de France, avec des bus, des métros et des tramways. Il y a aussi les TGV, les TER et les intercités qui permettent des déplacements sans voiture individuelle. Mais cela ne répond pas toujours à la problématique de praticité. Dans un entretien accordé à Ouest France, François Durovray, ministre des Transports, explique que "la priorité de ce gouvernement sur le volet des transports est les trajets longs du quotidien", évoquant "15 millions de Français en 'précarité de mobilité' aujourd'hui, dont 10 millions ont plus de 50 kilomètres à parcourir chaque jour". Le ministre expose alors le problème : "Là où il n'y a pas de réseau de transports en commun, vous faites [les trajets] en voiture. Nous devons donc développer des alternatives à la voiture individuelle".

François Durovray dénonce le fait qu'on ait "oublié celles et ceux qui vivent en périphérie des grands centres urbains" et veut "combler le fossé qui sépare la France des grandes villes de la banlieue et de la ruralité".

Quelles conséquences pour les communes ?

Le ministère des Transports n'étant plus rattaché à celui de la Transition écologique, mais à celui du Partenariat avec les territoires, François Durovray dit vouloir aider les élus, et non leur imposer, à organiser un réseau de "cars express". Cette offre de service ne viendrait pas concurrencer les trains, à en croire le ministre : "Il n'est pas question d'opposer le rail à la route, qui sont complémentaires. Je veux plus de trains et plus de cars".

Concernant le volet écologique de ce nouveau réseau de transports, le ministre prend l'exemple du covoiturage, assurant que ces "cars express" permettront de transporter une grande quantité de personnes qui n'auront plus besoin d'utiliser quotidiennement leur voiture individuelle. Il estime aussi que cela permettrait de diminuer les embouteillages sur la route, ce qui ferait donc baisser les émissions carbone et aussi les temps de trajet.

Pour quel type de déplacement ?

François Durovray explique que ces cars serviraient pour des trajets "autour de 30 à 50 kilomètres". Il insiste également sur la différence entre ces "cars express" et les bus qui circulent déjà : "Dans un car, vous avez une place assise, de la lumière, une prise USB, du wifi, vous pouvez lire, travailler, dormir et vous pourrez avoir, demain, un temps de transport garanti grâce à l'aménagement de voies réservées sur certains tronçons". Le ministre prend comme exemple certaines lignes, comme "le Aix-Marseille [qui] transporte 2,5 millions de passagers par an".

À quel prix ?

Mais un nouveau réseau de transports en commun coûte beaucoup d'argent. À ce sujet, François Durovray se dit "ouvert" à son financement par l'État sous trois conditions. Il souhaite d'abord que le service soit payant, sans préciser le prix exact d'un ticket ou d'un abonnement. Ensuite, il veut que soit traitée "la question des trajets longs du quotidien entre le domicile et le travail". Enfin, le ministre aimerait "que l'on dialogue avec les entreprises qui contribuent au financement des transports". Le développement de ces lignes pourrait se faire "en six mois ou un an", d'après lui, "à partir du moment où on est d'accord".

François Durovray parle d'une "mesure efficace pour le pouvoir d'achat", assurant que "pour les 10% des ménages les plus modestes", les transports "représentent 21% du revenu". "Entre les frais de voiture, d'assurance et d'essence, vous arrivez vite à 500 euros par mois" assure-t-il. Plein d'aplomb, le ministre "donne rendez-vous au premier trimestre 2025 pour la présentation d'un plan national de cars express".