Un oiseau que l'on croyait disparu depuis un siècle réapparait, un "tigre de Tasmanie" pour les ornithologues
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Un oiseau que l'on croyait disparu depuis un siècle réapparait, un "tigre de Tasmanie" pour les ornithologues

Cette espèce n'avait plus été observée depuis 100 ans. Des scientifiques sont parvenus à le retrouver grâce à ses cris.

Si certains scientifiques tentent de faire renaitre des espèces éteintes, il suffit parfois d'attendre pour les voir réapparaitre. C'est le cas d'un oiseau magnifique. Cela faisait 100 ans qu'il n'avait pas été observé, comme le dévoile une étude publiée dans Wildlife Research. De 2020 à 2023, les gardes forestiers de la réserve naturelle de Ngururrpa, dans le désert de Great Sandy, et des scientifiques ont décidé de déployer des enregistreurs audio résistants aux intempéries dans 31 endroits pour tenter de le retrouver.

L'oiseau concerné a un cri très distinctif. Si un tel bruit était identifié, des photos étaient prises ensuite. Ils ont alors entendu des sons décrits par l'auteur de l'étude, Nick Leseberg, écologiste à l'université du Queensland, comme ressemblant à un téléphone, "didly dip, didly dip", ou à une cloche "dink dink". 

Ils ont ainsi repéré l'espèce recherchée sur la moitié des sites analysés, témoignant d'une réelle population et non juste d'un seul individu survivant. Dans cette zone protégée, ils pourraient être une cinquantaine. Les chercheurs ont aussi trouvé une zone de reproduction avec des nids et des œufs. Les gardes forestiers ont même vu l'un des oiseaux atterrir dans leur camp.

Il s'agit de perruches nocturnes, ou Pezoporus occidentalis de leur nom scientifique, qui sont de  couleurs verte et jaune. Elles semblaient avoir disparu après 1912, ce qui a alimenté les spéculations sur leur sort. Des fragments tels que des plumes ont été parfois dénichés, mais sans jamais d'images claires faisant office de preuves de vie.

Le fait que ce soit un animal nocturne accentuait la difficulté de le retrouver. Ils se cachent aussi facilement dans le spinifex, une plante qui peut leur offrir un abri durable. 10 zones de tels repos ont été identifiées dans le secteur étudié. Cependant, ces habitats ont été très endommagés par les sécheresses et incendies récurrents dans le pays. C'est donc presque un miracle de les avoir officiellement redécouvert : "Ils étaient considérés comme l'une des espèces les plus énigmatiques du monde. C'est l'équivalent du tigre de Tasmanie pour les ornithologues amateurs", a commenté James Watson, un scientifique en conservation à l'Université du Queensland, auprès du Guardian.

Pour pérenniser le retour de l'espèce, les scientifiques ont analysé, grâce aux photographies prises, leurs prédateurs. Les chats sauvages ont été repérés comme le prédateur le plus fréquent des bébés perruches. Ils sont cependant eux-mêmes chassés par les dingos. Concernant le risque d'incendie qui détruit l'habitat des perruches, il a été analysé et de tels incidents se produiraient tous les 6 à 10 ans dans le secteur. Les chercheurs recommandent alors de disperser les combustibles dans le paysage avec des techniques comme le brûlage au sol et le brûlage aérien.