Tsunami au Japon ? L'alerte levée après un séisme de magnitude près de Fukushima
[Mis à jour le 17 mars 2022 à 14h03] Le Japon a frôlé le pire. Un séisme de magnitude 7,3 sur l'échelle de Richter du puissant a été enregistré le mercredi 16 mars à environ 63 kilomètres de profondeur au large de l'île. Déclenché à 23h36 heure locale (selon l'Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS), le phénomène s'est produit à 57 kilomètres de Namie. Une alerte au tsunami a été émise sur la côte nord-est (pour les préfectures de Fukushima et de Miyagi) en raison de sa proximité avec l'épicentre de la secousse. Elle a été levée ce jeudi 17 mars.
Au moins une personne a péri dans la ville côtière de Soma et des dizaines d'autres ont été blessées par le séisme, a indiqué l'agence japonaise Kyodo, les autorités disant avoir reçu de nombreux appels d'urgence. Deux millions de foyers japonais ont été privés d'électricité. La secousse a été si violente qu'elle a été ressentie dans l'est du Japon, impactant même les Tokyoïtes, d'après l'Agence météorologique japonaise (JMA). Pour le moment, aucun dommage n'est à déplorer dans la centrale nucléaire de Fukushima. Mais la peur de voir l'histoire se répéter est forte, cette centrale ayant été ravagée par un Tsunami en 2011.
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— NHK (@nhk_news) March 16, 2022
Le Japon, un habitué des séismes
Le Japon est hélas est pays habitué des tsunamis et des secousses en tout genre puisque des milliers de secousses telluriques d'intensité variable y sont ressenties chaque année. Si la plupart ne provoquent pas ou peu de dégâts aux constructions humaines, certains tremblements sous-marins ont été assez puissants pour provoquer des raz-de-marée appelés séismes. Encore aujourd'hui, avec 100 000 séismes par an, le Japon est le pays d'origine d'1/5 des séismes d'une magnitude égale ou supérieure 6 recensés dans le monde. La magnitude des séismes récents avoisine les 7 à 8 (sur l'échelle de Richter) et des centaines de morts ont été comptabilisés, à l'instar du séisme de Kōbe, d'une magnitude de 7,2 qui fit près de 6500 morts et de celui de Tōhoku au large de Sendai, d'une magnitude de 9,0 et qui fit plus de 18 000 morts et disparus. Le Japon étant un archipel, ces tremblements peuvent s'accompagner de tsunamis et de raz-de-marée destructeurs. Le Japon est une zone sismique parce qu'il est situé à la rencontre entre 4 grandes plaques tectoniques : celle d'Okhotsk au nord, la plaque pacifique à l'est, la plaque philippine au sud et l'eurasiatique à l'ouest. Lorsque ces plaques bougent, elles produisent ce qu'on appelle la tectonique des plaques et les tremblements de terre surviennent.
Que s'est-il passé à Fukushima en 2011 ?
La "catastrophe" de Fukushima du 11 mars 2011 est un des plus gros accidents industriels de l'histoire et la 2ème plus grosse catastrophe de centrale nucléaire. Figurant au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl de 1988, elle a été provoquée par un séisme de magnitude 9, suivi d'un tsunami qui a dévasté les côtes du Japon sur 600 km. 22 500 personnes en ont été victimes, qu'elles soient mortes ou disparues, selon le ministère de la reconstruction japonais. En outre, 160 000 personnes avaient été évacuées de la zone d'exclusion de 20 km qui entoure la centrale nucléaire de Fukushima, désertée en raison du taux de radioactivité très élevé qui y subsiste. Les experts estiment qu'il faudra attendre 40 ans pour que la centrale soit complètement démantelée. Cet accident ayant combiné les effets d'un accident nucléaire et d'un séisme, il est resté dans les mémoires comme la catastrophe à éviter, ou du moins à anticiper à tout prix. C'est la raison pour laquelle l'alerte au tsunami sonnée aux abords de Fukushima ce mois de mars 2022 inquiète tant.
La prévention des risques sismiques au Japon
Conscient de ces nombreux risques, le Japon a élaboré des techniques de constructions parasismiques efficaces, renforcées à plusieurs reprises jusqu'à devenir obligatoires sur l'ensemble du territoire après le tremblement de terre de Fukui de 1948 (de magnitude 7,1, il tua près de 3770 personnes). La loi encore en vigueur à ce jour a été introduite en 1981, après le séisme de Miyagi de 1978 (magnitude 7,7 et 28 morts). Elle repose sur trois méthodes de construction parasismiques complémentaires et assez larges pour protéger tous les types de construction et de projet urbain. En outre, des guides sont mis à disposition de la population, et des exercices sont menés dès le plus jeune âge pour préparer les Japonais à se protéger au cas où le pire adviendrait.