Une nouvelle épidémie touche la Chine, l'OMS s'inquiète

Une nouvelle épidémie touche la Chine, l'OMS s'inquiète Une épidémie de maladies respiratoires sévit en Chine. L'OMS alerte sur la situation et demande aux autorités chinoises de leur fournir des relevés précis. Faut-il craindre une nouvelle pandémie ?

Quatre ans après le début du Covid-19, la Chine est de nouveau touchée par une épidémie de "maladie respiratoire non diagnostiquée". L'alerte a été lancée, mardi 21 novembre, par la Société internationale des maladies infectieuses (Isid) qui précise que ces maladies touchaient principalement les enfants. La société se base sur des informations partagées par le média taïwanais FTV News qui explique que plusieurs hôpitaux du nord du pays étaient pleins à craquer en début de semaine. Les patients sous perfusion intraveineuse, présentent "de la fièvre et des nodules pulmonaires" selon la chaîne de télévision.

Dans un communiqué diffusé mercredi 22 novembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) adresse "une demande officielle à la Chine pour obtenir des informations détaillées sur une augmentation des maladies respiratoires et des foyers de pneumonie signalés chez les enfants." Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, déclarait avoir échangé avec l'OMS jeudi 23 novembre. "À ce stade, il faut rester extrêmement prudent sur ce qui se passe en Chine, il peut y avoir plusieurs explications épidémiologiques, a-t-il expliqué suite à sa discussion. En tout cas, le ministère se met en alerte maximum pour capter toute évolution."

Le communiqué de l'OMS explique que cette épidémie de pathologies respiratoires a été évoquée pour la première fois lors d'une conférence de presse tenue par les autorités chinoises de la Commission Santé Nationale le 13 novembre 2023. L'alerte concernant "une pneumonie non diagnostiquée" a été lancée par le système de surveillance mondial des maladies ProMED dans un article publié sur le site de l'institution mardi 21 novembre.

Dans un autre communiqué de l'OMS publié jeudi 23 novembre, la Chine avance qu'aucun "pathogène nouveau ou inhabituel" est lié à ce pic de maladies respiratoires. Les autorités chinoises justifient cette hausse par la levée des restrictions drastiques de la politique "Zéro Covid" depuis un an. 

"La dette immunitaire"

Bruno Lina, virologue et ancien membre du conseil scientifique, y voit, dans Le Parisien, une explication sensée. "Peut-être y a-t-il un phénomène de rattrapage, ce qu'on a appelé la dette immunitaire. C'est une hypothèse" avance-t-il. Le manque d'exposition à l'environnement extérieur durant la période Covid pourrait expliquer une certaine vulnérabilité de la population chinoise face aux pathologies courantes. 

Même si les autorités de santé chinoises n'ont pas encore déterminer l'origine de cette nouvelle épidémie, la bactérie Mycoplasma pneumonia représente la première piste à étudier. Cette bactérie touche d'abord les enfants et les adolescents, la population directement affectée par cette épidémie. Elle est notamment responsable de pneumonie chez les enfants qui se détecte par des symptômes comme de la fièvre, de la fatigue et des maux de gorge. Un fait inquiétant sur le traitement de la bactérie a été révélé par Yin Yudong, médecin spécialiste des maladies infectieuses à l'hôpital Chaoyang, le premier centre médical pour les maladies respiratoires de la Chine.

Lors d'un entretien avec le média chinois Beijing News début novembre, celui-ci révèle que l'azithromycine, l'antibiotique couramment utilisé pour traiter la bactérie serait inefficace sur plus de 80% des enfants chinois. Il précise que ce taux de résistance est le plus élevé au monde. Yin Yudong ajoute également lors de cette interview que les antibiotiques tels que l'azithromycine "sont plus sûrs, ont moins d'effets secondaires et présentent un faible risque de réactions allergiques".

Les cabinets de soins médicaux de proximité étant encore peu développés en Chine, les hôpitaux et les urgences représentent le premier point de contact médical pour les habitants. C'est donc sans surprise que les hôpitaux et les services d'urgence en pédiatrie de Pékin et plus largement ceux du nord du pays se sont très vite remplis d'enfants malades accompagnés de leurs parents, patientant parfois pendant des heures avant de pouvoir s'entretenir avec un médecin. Malgré le taux élevé d'enfants atteints, aucune alerte officielle n'a été pour le moment annoncée et aucune mesure telle que le port du masque ou la fermeture des écoles n'a encore été décidée.