Election présidentielle en Russie : y a-t-il encore des candidats contre Poutine ?

Election présidentielle en Russie : y a-t-il encore des candidats contre Poutine ? Trois candidats font face à Vladimir Poutine pour l'élection présidentielle russe qui se tient du 15 au 17 mars, mais l'actuel président est assuré de remporter ce nouveau mandat.

L'élection présidentielle russe a débuté ce vendredi 15 mars et s'achèvera dimanche 17 mars. Le nationaliste Leonid Sloutski, le communiste Nikolaï Kharitonov et l'homme d'affaires Vladislav Davankov sont candidats face à Vladimir Poutine, mais tous soutiennent le régime du Kremlin. L'actuel président, au pouvoir depuis 1999, est assuré de remporter ces élections.

Leonid Sloutski, président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, chambre basse du parlement, a prédit "une victoire énorme" pour Vladimir Poutine, et affirme qu'il ne "va pas appeler à voter" contre lui. Nikolaï Kharitonov, qui s'était déjà présenté en 2004, a axé son programme sur des propositions qui rejoignent celles du président russe : il se dit en faveur d'une hausse de la natalité et veut accroître la nationalisation de la production.  Selon lui, Vladimir Poutine "tente de consolider la nation en vue d'une victoire dans tous les domaines. Et c'est ce qui va se passer", a-t-il confié à la BBC. 

Même chose pour le dernier candidat, Vladislav Davankov, qui défend un point de vue libéral, mais se différencie de ses concurrents au sujet de la guerre en Ukraine. Il dit vouloir être "pour la paix", mais "à partir de nos conditions". C'est également le seul à avoir soutenu la candidature de Boris Nadejdine, ouvertement opposé à l'invasion de l'Ukraine. Ce dernier a été finalement empêché de se présenter, tout comme Ekaterina Dountsova. La Commission électorale centrale, qui doit préparer le terrain pour une réélection de Vladimir Poutine, a justifié cette décision en évoquant des "erreurs" dans leurs dossiers. Les trois candidats faisant face à Poutine ont donc tous été validés par le Kremlin.

Des opposants emprisonnés ou exilés

De véritables opposants au régime tentent de se faire entendre, sans pour autant avoir le pouvoir d'empêcher la réélection de l'actuel président russe. Certains purgent actuellement de lourdes peines, comme Vladimir Kara-Mourza, pour "haute trahison", Ilia Iachine pour diffusion de "fausses informations", ou plus récemment Oleg Orlov, pour avoir dénoncé l'assaut contre l'Ukraine.

Les autres opposants au régime ont été contraints à l'exil. Mikhaïl Khodorkovski vit désormais à Londres, après avoir purgé une peine de dix ans de prison en Sibérie pour "escroquerie" et "évasion fiscale". Ioulia Navalnaïa, veuve d'Alexeï Navalny, est quant à elle réfugiée en Allemagne. Elle dit vouloir "poursuivre l'œuvre" de son mari et appelle à suivre le mouvement "Midi contre Poutine" qui consiste à aller voter le dernier jour des élections à midi. Une initiative symbolique qui n'aura pas de conséquences sur le scrutin.