Aymeric Caron : ses explications sur la polémique des moustiques

Aymeric Caron : ses explications sur la polémique des moustiques Après son édito "antispéciste" au sujet des moustiques, le journaliste Aymeric Caron est revenu sur ses propos. Face à la polémique, il a invoqué le second degré.

Dans une vidéo de six minutes postée le 31 juillet, Aymeric Caron répondait à la question : "Que fait-on si l'on est antispéciste et que l'on est attaqué par des moustiques ?". La question peut paraître absurde, mais le journaliste se revendique antispéciste, c'est à dire qu'il défend l'idée "que l'espèce n'est pas un critère suffisant pour déterminer de quelle manière on peut traiter un animal ni la façon dont on doit le considérer", selon notre définition du terme. Dans cette vidéo diffusée sur sa plate-forme Komodo.tv, l'ancien chroniqueur d'"On est pas couché" explique que les moustiques femelles "cherchent dans le sang de leur victime des protéines pour nourrir leurs œufs en développement et donc leurs bébés. [...] Donc ce moustique qui nous agace, est en fait une dame qui risque sa vie pour ses enfants en devenir et qu'elle n'a pas le choix".

"Un antispéciste considère que les moustiques ont le même droit à vivre que vous et moi et que n'importe quel être vivant sur cette planète, a fortiori les animaux sensibles : ce droit à vivre concerne même les insectes, même si ces insectes ont sans doute moins de capacité à éprouver le monde que les animaux aux capacités cognitives supérieures", rappelle Aymeric Caron dans cette même vidéo, déconseillant donc de tuer les moustiques et comparant même la nécessité de se défendre contre ceux transportant des maladies comme le paludisme à de la légitime défense. "Moi-même antispéciste j'ai parfois du mal à m'y tenir, considérant après avoir été piqué être victime d'une attaque qui m'autorise une certaine réponse", explique-t-il. Caron évoque également les différents moyens de limiter ses rencontres avec les insectes : citronnelle, moustiquaires, et même déménager. "Si vous vivez à côté d'un petit plan d'eau vous déménagez ! [...] Bah oui, être antispéciste ça demande parfois des sacrifices", note-t-il en riant.

La réponse d'Aymeric Caron à la polémique

Cette vidéo d'Aymeric Caron a suscité de vives réactions dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cette volonté de ne pas tuer de moustiques est par exemple qualifiée de "projet fou" qui "illustre la dérive idéologique de l'antispécisme" par Paul Sugy, éditorialiste au Figaro Vox. "Incroyable" commente sobrement Charles Consigny, successeur d'Aymeric Caron chez Laurent Ruquier. "Suite à une infection, mon médecin m'a prescrit des antibiotiques. Je ne sais pas si je dois les prendre, en effet j'ai peur d'attenter à la vie d'innocentes bactéries. Pourriez-vous me conseiller ?", demande avec ironie un internaute sur Twitter.

Le 1er août, Aymeric Caron a apporté sa réponse aux critiques. Pour lui, les détracteurs n'ont pas bien écouté la chronique. "Ils n'ont pas écouté l'édito en entier, et c'est dommage. Par ailleurs, même dans ce tout petit extrait, à aucun moment j'indique qu'il ne faut pas écraser les moustiques !, explique-t-il à l'Express. Ou bien alors n'ont-il pas perçu l'humour ? "J'explique pourquoi les moustiques piquent, et je tente d'apporter des informations avec une pointe d'humour. [...] J'en rajoute délibérément pour décrire une réalité entomologique", explique-t-il.

Aymeric Caron invoque un argument similaire auprès de RMC : "Moi personnellement je les tue les moustiques et je n'en suis pas fier, mais c'est ce que je fais. Je parle de tout ça avec une certaine forme d'humour [...], et avec un second degré voire une forme d'autodérision". Cette polémique autour des propos d'Aymeric Caron aura néanmoins eu pour effet de faire parler de l'antispécisme. Mais surtout, cela a mis en avant son média, Komodo TV : le compte Twitter de cette Web TV, lancée par Aymeric Caron, a gagné plus de 150 followers depuis cette vidéo.