François Hollande : une petite blague, même sur Cahuzac

François Hollande : une petite blague, même sur Cahuzac Alors qu'il vient de perdre Jérôme Cahuzac, l'un de ses ministres clés, soupçonné de fraude fiscale, François Hollande s'est encore fait remarquer par son humour. Décidément incorrigible.

François Hollande recevait plusieurs dizaines de femmes ce mercredi 20 mars à l'Elysée pour le premier Forum mondial des femmes francophones. Une bonne occasion pour le chef de l'Etat d'évoquer la parité et la politique du gouvernement (à venir) en faveur de l'égalité hommes-femmes. Mais comme souvent, François Hollande en a profité lors de son discours pour faire quelques digressions sur les sujets d'actualité avec la touche d'humour qui le caractérise. Au moment de parler de la parité au sein du gouvernement, le palmarès des petites blagues de François Hollande s'est ainsi enrichi. Le président a commencé par vanter le gouvernement "strictement paritaire" de Jean-Marc Ayrault, avant de se reprendre avec le sourire : "Non, il ne l'est plus (rires), puisque, hélas, un membre nous a présenté sa démission et nous ne l'avons pas remplacé ce qui fait que dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, il y a aujourd'hui plus de femmes que d'hommes". Une information lancée par un chef de l'Etat dodelinant et accueillie par un tonnerre d'applaudissements dans l'assemblée. François Hollande, content de son effet, va même conclure avec un dernier sourire malicieux : "Mais ce n'était pas le but !"

Comme à chaque trait d'humour du chef de l'Etat, la volonté de dédramatiser une situation grave est manifeste. Mais rire de la démission de Jérôme Cahuzac pose doublement problème, selon plusieurs personnalités interrogées dans les médias et le monde politique ce matin. D'un côté, le président peut donner l'impression de ne pas prendre au sérieux une affaire de "blanchiment de fraude fiscale" qui ébranle son gouvernement, même si la culpabilité de Jérôme Cahuzac est encore loin d'avoir été démontrée par la justice. De l'autre, les supporters du gouvernement et de la gauche en général pourraient voir d'un mauvais œil la légèreté avec laquelle le président aborde la démission d'un des ministres les plus appréciés de son gouvernement. Certains se gaussent déjà d'un François Hollande qui n'aurait pas pris la mesure de la crise politique majeure qui se profile, l'affaire Cahuzac arrivant au même moment qu'une motion de censure de la droite (rejetée) à l'Assemblée.

EN VIDEO - Jérôme Cahuzac a quitté Bercy le mercredi 20 mars, manifestement ému, passant le relai à son "ami" Bernard Cazeneuve

"Jérôme Cahuzac a salué la nomination de son "ami" B. Cazeneuve"