Chaque semaine ou presque, l'actualité nous le rappelle : l'insulte est devenue monnaie courante dans un débat politique de plus en plus passionné. Voici ceux qui ont reçu les pires noms d'oiseau.
Insulte et injure en politique : des définitions vagues
Selon le Larousse 2014, l'insulte est "une parole qui a pour objet d'outrager", un "acte qui offense". L'injure est (1.) "une parole qui blesse d'une manière grave et voulue", (2.) "une action, un procédé qui offensent, un affront", (3.) "une expression outrageante et méprisante qui ne renferme l'imputation d'aucun fait précis, constituant un délit si elle est publique et n'a pas été précédée de provocation". Parole, acte, expression, action, ou même procédé... Par définition, insulte et injure ont un périmètre difficile à établir. Elles ne correspondent pas à un mot, ni même à une phrase prononcée. De même, elles ne sont pas nécessairement vulgaires et peuvent agir selon des procédés divers.
Insulter peut ainsi revenir à user d'adjectifs courants ("imbécile"), familiers ("connard"), à connotation sexuelle ("couillon"), raciste ou antisémite ("youpin"). L'insulte procède parfois par métaphores fruitières ("fraise des bois"), animalière ("rat"), professionnelle ("poissonnière") ou même par comparaison avec des objets ou des marques ("serpillière", "Flanby")... Mais il peut s'agir également de groupes de mots ou d'expressions plus complexes, visant à blesser, bien que souvent prononcés dans un langage très châtié. On parle alors de "trait d'esprit". Plusieurs de ces perles de politiques et phrases célèbres peuvent donc entrer dans la catégorie de "l'insulte politique" :
En 1983, François Mitterrand se moquera des hésitations de Jacques Delors pour Matignon et affirmera que ce dernier "hésiterait même entre l'aspirine et l'euthanasie". En 1985, Marie-France Garaud restera célèbre pour avoir dit de Chirac : "Je croyais que Chirac était du marbre dont on fait les statues. En réalité, il est de la faïence dont on fait les bidets". En 1998, André Santini, se moquera de l'ancien président Giscard et dira : "Je me demande si on n'en a pas trop fait pour les obsèques de François Mitterrand. Je ne me souviens pas qu'on en ait fait autant pour Giscard". L'année suivante, il visera le ministre de la Culture après l'éclipse solaire : "Si l'éclipse du 11 août 1999 avait été de gauche, cela se saurait : Jack Lang aurait déjà claironné qu'il était à l'origine de ce spectacle populaire et gratuit". Grand amateur de bons mots, il est aussi connu pour cette phrase visant Pierre Arpaillange, ministre de la Justice de 1988 à 1990 : "Saint Louis rendait la justice sous un chêne. Pierre Arpaillange la rend comme un gland".
Plus récemment, lors des européennes de 1999, Daniel Cohn-Bendit, a marqué les esprits en remerciant Jean-Pierre Chevènement pour la percée des Verts : "Si j'étais au festival de Cannes, je remercierai toute mon équipe sans qui rien n'aurait été possible. Mais surtout Jean-Pierre Chevènement, sans le ringardisme duquel nous aurions fait deux points de moins !" Enfin, on peut citer Jacques Chirac qui, en 1995, aurait comparé Nicolas Sarkozy à... une crotte de chien quand il choisit de soutenir Edouard Balladur lors de la présidentielle : "J'aurais dû l'écraser en lui marchant dessus du pied gauche, ça m'aurait porté bonheur". Ou encore Robert Hue qui affirmera en 2005 au sujet du même : "Si Bush et Thatcher avaient eu un enfant ensemble, ils l'auraient appelé Sarkozy".
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