Ce que Le Pen veut vraiment
Gouverner un département ? Pourquoi pas. Pour quoi faire ? La question a déstabilisé plus d'un candidat du Front national pendant la campagne. Avec une foule de prétendants, étant pour beaucoup des novices en politique, Marine le Pen a à la fois réussi le pari de couvrir l'ensemble du territoire et donné l'impression d'un recrutement bâclé de candidats sans réel programme pour leur territoire. Mais qu'importe. Comme elle l'a dit à Hénin-Beaumont lors d'un meeting entre les deux tours, les résultats des départementales ne sont qu'une étape vers un objectif plus "important" pour le FN : la présidentielle de 2017. Pour les élections 2015, seuls les chiffres affichés comptent : celui du résultat obtenu au niveau national, celui du nombre d'élus raflés dans les cantons et enfin, si la chance est avec les troupes frontistes, celui du ou des départements emportés dans la vague "bleu-marine".
Le constat vaut aussi pour les régionales en fin d'année. Marine le Pen peut très bien, comme elle l'a annoncé, remporter jusqu'à 4 des grandes régions issues du redécoupage territorial mené par la majorité, avec les difficultés qu'on connait. La nouvelle super-région formée par le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie est notamment visée, mais elle n'y voit comme pour les résultats des départementales qu'une "étape" de plus dans un objectif qui, dans son esprit semble déjà rempli. Après avoir réussi la "dédiabolisation" du FN, lourd chantier mené depuis 2011, elle est en train, depuis les municipales, de réussir celui de "l'ancrage territorial" de son parti. Restera ensuite à lancer cette machine de guerre à la conquête de l'Elysée. Son but ultime.
EN VIDEO - Lors d'un meeting à Hénin-Beaumont mercredi, Marine Le Pen pense déjà aux élections régionales et n'a pas caché ses ambitions pour 2017.