FN, PS : avant la présidentielle, les partis envisagent de changer de nom
En mai dernier, l'UMP changeait de nom pour devenir Les Républicains. Après son retour difficile, Nicolas Sarkozy cherchait notamment à faire oublier le passé, la bataille des chefs et l'affaire Bygmalion. Quelques jours après les régionales, c'est au tour des deux autres grands partis français de mettre cette question sur la table en vue de l'élection présidentielle de 2017. Du côté du Front national, l'idée d'un changement de nom aurait été évoquée lundi lors du bureau politique du parti selon un élu francilien, cité par BFMTV. Et Marine Le Pen ne serait alors "pas montée au créneau" pour écarter cette éventualité. En mai dernier déjà, la présidente du parti, tout en disant que ce n'était pas d'actualité, concédait que ce n'était "pas un sujet tabou".
"Si c'est pour changer le nom comme l'UMP, c'est-à-dire faire une forme de ripolinage pour faire oublier tout ce qu'ils ont à se reprocher... Nous nous n'avons rien à nous reprocher et cela peut-être justifie que nous ne changions pas de nom", avait alors expliqué Marine Le Pen. Mais cet avis n'est peut-être pas partagé par tous à l'extrême-droite. Gilbert Collard, député Rassemblement Bleu Marine, estimait mardi sur le plateau de l'Opinion qu'il s'agirait du "meilleur moyen de les empêcher de manipuler les peurs" et de dédiaboliser le parti. "On sent que l'idée commence à germer", ajoutait-il. Même volonté du côté de Robert Ménard, maire de Béziers, qui a tweeté ce jeudi que "changer le nom du FN serait un symbole très fort d'ouverture du parti".
Changer le nom du @FN_officiel serait un symbole très fort d'ouverture du parti.
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 17 Décembre 2015
Au PS aussi, l'idée d'un changement de nom avant 2017 fait son chemin. Julien Dray, qui était tête de liste dans le Val de Marne, l'annonçait en effet sur France 2 au soir du second tour des régionales : "On va changer beaucoup de choses dans le fonctionnement de notre parti. On a dit qu'on allait même changer de nom vraisemblablement". Pour lui, il s'agissait de se préparer à la course à l'Elysée et de, symboliquement, commencer à rassembler la gauche. Le souhait d'un changement de nom est par ailleurs partagé depuis de nombreuses années par Manuel Valls. Toutefois, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, a d'emblée écarté le projet par un message posté sur Twitter : "Le changement de nom du PS n'est pas à l'ordre du jour". PS ou pas PS, François Hollande a en tout cas déjà un plan pour "être sûr" d'être réélu dans un an et demi.
Crédit vignette : MATHIEU PATTIER/SIPA