Un catholique atypique

Un catholique atypique, "agnostique" © SIPA
En décembre 2004, après sa condamnation dans l'affaire des emplois fictifs, Alain Juppé se rend à Lourdes, juste avant sa démission de son mandat de maire de Bordeaux : "On sent qu'il y a quelque chose. Il y a un lieu, un silence, il y a une densité, une résonance, comme si l'air changeait"*. Aujourd'hui, celui qui considère que le mariage pour tous est "un acquis sur lequel on ne reviendra pas" se décrit comme un catholique fidèle, mais "agnostique". Sa femme Isabelle explique dans l'ouvrage de Gaël Tchakaloff que son époux est "marqué par son éducation". "Mais il ne pratique pas vraiment, à l'exception de quelques dates incontournables, comme les messes de Noël, de Pâques ou du 15 août. Il est attaché à la dimension culturelle, historique de la religion, à la façon dont elle a marqué les arts, la peinture, la musique".

Des accusations contre Benoît XVI

En 2009, Alain Juppé montrait à quel point il peut se détacher de la doxa religieuse, en critiquant ouvertement le pape Benoît XVI : "Aller dire en Afrique que le préservatif aggrave le danger du sida, c'est d'abord une contrevérité et c'est inacceptable pour les populations africaines et pour tout le monde", disait-il  à son endroit. Alors que Benoît XVI avait excommunié une enfant de 9 ans pour avoir été violée au Brésil, Alain Juppé ajoutait avoir "l'impression" que le pape "vit dans une situation d'autisme total".
* Propos recueilli par Dominique Lormier, "Alain Juppé sans masque", First document
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