Macron candidat à la présidentielle ? Peut-être en décembre ou janvier

L'ancien ministre a affirmé à Bloomberg qu'il allait bientôt se prononcer sur sa candidature. Et il a bien calculé son coup : il attendra le résultat de la primaire de la droite, pas celui de la primaire socialiste.

[Mis à jour le 14 octobre 2016 à 12h45] Et si Emmanuel Macron avait décidé d'accélérer le tempo et de presser le pas de sa "marche" ? Emmanuel Macron se donne "jusqu'à janvier" pour "se décider sur sa candidature". Il a fait savoir sur Bloomberg TV que s'il devait décider de se lancer dans la course à l'Elysée, il le ferait dans les prochaines semaines : "La question essentielle devra être tranchée d'ici à la fin de l'année, probablement décembre ou janvier" a-t-il fait savoir. Voilà qui éclaircit les choses : l'ancien ministre attend le résultat de la primaire de la droite, mais devrait se prononcer avant celle organisée par le Parti socialiste et ses alliés, donc avant que François Hollande ne soit officiellement investi comme candidat à sa réélection.

L'ancien ministre de l'Economie a également accordé une très longue interview à Challenges, mise en ligne ce samedi, qui devrait faire du bruit. Interrogé par Le Parisien, son entourage laisse entendre que les propos qu'il a tenus sur les prérogatives du chef de l'Etat vont créer quelques remous. "Il parle de la fonction présidentielle. Donc en creux, certains voudront y voir ce que Hollande a fait ou n'a pas fait", concède un proche. Un autre est lui-même surpris : "C'est assez impressionnant". Un autre enfin : "Ça va secouer". Le Figaro, qui a consulté l'entretien de 33 feuillets, révèle cette petite phrase : "Pour ma part, je ne crois pas au président normal. Un tel concept déstabilise les Français", ose-t-il, égratignant directement le chef de l'Etat.

Le journaliste Bruno Roger-Petit, qui intervient sur le site de Challenges et qui a participé à l'interview, entretient aussi le suspense, mais laisse entendre que "le duel Juppé / Macron va s'imposer". Comprendre : cette interview fleuve éclaircit les ambitions de l'ancien conseiller de François Hollande. Emmanuel Macron tient sa dernière grande "conférence-meeting" le 18 octobre à Montpellier, une date qu'il pourrait choisir pour se prononcer sur ses velléités personnelles, s'il tient à prendre de court François Hollande. L'interview du chef de l'Etat dans L'Obs, dans laquelle il se dit "prêt", a sans doute fait réfléchir l'ancien ministre, qui se confronterait à un tout autre scénario si François Hollande se déclare avant lui candidat à l'élection présidentielle.

A moins que ce ne soit Manuel Valls qui avance ses pions avant tout le monde : le Premier ministre, que l'on dit rangé derrière le président quoi qu'il arrive, a osé un commentaire sur les confidences de François Hollande aux journalistes du Monde, depuis le Canada, jeudi soir : "Il faut de la pudeur, il faut de la hauteur de vue, il faut être sur les sujets qui intéressent les Français et concentrés sur une seule tâche : servir notre Patrie". Un recadrage qui ressemble à une annonce de rupture.

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