Julie Gayet : son alliance implicite avec Ségolène Royal pour faire renoncer François Hollande
Il y a l'impopularité et les critiques essuyées depuis des mois, une majorité qui lui a tourné le dos, des ministres et anciens ministres qui lui ont soigneusement "savonné la planche". Il y a aussi le processus de la primaire de la gauche, qui a débuté ce jeudi 1er décembre, avec l'ouverture des candidatures. Il y a surtout la crainte d'une gauche éliminée dès le premier tour de l'élection présidentielle, face à un Front national en pleine dynamique et une droite revigorée avec la candidature de François Fillon... Bien des raisons peuvent expliquer le renoncement de François Hollande, qui a annoncé à la télévision, la voix grave et empreinte de tristesse, qu'il ne briguerait pas de second mandat en 2017. Mais des raisons personnelles peuvent aussi avoir été prises en compte par le chef de l'Etat. L’hebdomadaire Marianne indiquait il y a peu dans ses pages qu'outre ses soutiens politiques, se sont jusqu'aux proches de François Hollande qui lui demandaient de ne pas se lancer dans cette bataille perdue d'avance.
Julie Gayet elle-même aurait rejoint récemment le camp de ceux qui disaient "n'y vas pas" au chef de l'Etat. Dans son édition du 21 octobre dernier, après la sortie du livre confession très décrié "Un président ne devrait pas dire ça" des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Stock), Marianne écrivait ainsi que "sa compagne" avait "basculé vers ce choix". Un basculement qui avait suivi celui de Ségolène Royal et des quatre enfants qu'elle a eus avec François Hollande entre 1984 et 1992 : Thomas, Clémence, Julien, Flora. En cela, Julie Gayet aura noué implicitement une alliance des plus surprenantes avec l'ancienne compagne du chef de l'Etat et sa famille. Parmi les enfants de François Hollande, certains refusaient en effet de voir leur père humilié lors d'une primaire ou lors de l'élection et l'auraient fait savoir. Comme Ségolène Royal, revenue au gouvernement comme l'une de ses plus influentes ministres ces dernières années. Selon l'avocat Jean-Pierre Mignard, un proche du couple, qui s'exprime dans le Parisien ce vendredi, la ministre de l'Environnement avait "laissé entendre publiquement qu'elle n'était pas favorable à ce qu'il se représente. Ses enfants non plus". Et de conclure : "Tout cela a joué".