L'AME sera bien réformée, LR a gagné son bras de fer
Dans un courrier adressé à Gérard Larcher, le président du Sénat, lundi 18 décembre, Élisabeth Borne s'engage à réformer l'AME, aide médicale d'État, en début d'année 2024. La Première ministre répond ainsi à une demande de la droite, alors que des négociations sont en cours sur le projet de loi immigration. "J'ai demandé aux ministres concernés de préparer les évolutions réglementaires ou législatives qui permettront d'engager une réforme de l'AME. Comme vous l'avez souhaité, les parlementaires seront pleinement associés à ces travaux. Les évolutions nécessaires devront être engagées en début d'année 2024", écrit Élisabeth Borne dans cette lettre, indique franceinfo.
Dans cette lettre, Élisabeth Borne revient sur ce dispositif, réformé en 2021, en disant qu'il "doit régulièrement être évalué pour vérifier sa pertinence et son efficacité", note Le Figaro. Toutefois, elle conteste que l'AME serait un "facteur d'incitation" à l'immigration irrégulière. Selon Les Républicains, l'AME fait partie des outils considérés comme des appels d'air qui favorisent l'immigration en France. Ce dispositif de soins, destiné aux étrangers en situation irrégulière, était un point d'achoppement dans les discussions du projet de loi immigration avec Les Républicains. Le Sénat avait adopté des amendements remplaçant l'AME par un dispositif plus restreint. Ils avaient été retirés lors de l'examen du texte en commission à l'Assemblée nationale.
Le courrier d'Élisabeth Borne est une réponse directe à une demande formulée par Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. Il souhaitait qu'une lettre soit envoyée avant 17 heures, lundi 18 décembre, heure de la réunion de la commission mixte paritaire devant débattre du projet de loi immigration. Pour lui, cet engagement devait contenir une réforme de l'AME dès le début de l'année 2024, dans un sens plus restrictif. "Il n'y aura pas d'accord s'il n'y a pas cette lettre", avait-il alerté. Bruno Retailleau souhaite que l'AME soit réduite à des soins d'urgence, comme dans d'autres pays européens.
Pour Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France, invité de RTL, la suppression de l'AME serait une erreur. "Arrêtons un peu les fantasmes autour de l'AME, c'est 0,5% du budget de la santé et sa suppression aurait des conséquences dramatiques", assure-t-il. "Si on supprime l'AME, les financements vont être assurés par les hôpitaux publics, on va accentuer les déficits des hôpitaux publics puisqu'il y aura des prises en charge", ajoute-t-il.