Quels sont les véritables chiffres des expulsions des délinquants immigrés ?

Quels sont les véritables chiffres des expulsions des délinquants immigrés ? En 2023, le nombre d'étrangers délinquants expulsés de France a augmenté de 30 % par rapport à l'année précédente. 4 686 personnes ont dû quitter le territoire, d'après le ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Sur l'année 2023 qui vient de se terminer, le ministère de l'Intérieur recense 4 686 "étrangers délinquants" qui ont été expulsés de France et "reconduits dans leur pays d'origine". Deux semaines après l'adoption de la loi immigration, jeudi 4 janvier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que le nombre de personnes expulsées avait connu une hausse de 30% par rapport à l'année précédente et "plus du double du nombre de 2021". Les chiffres de 2023 correspondent aux "éloignements effectifs à la sortie de centre de rétention administrative et aux mises à exécution des arrêtés ministériels d'expulsion", précise-t-il. Mais ils excluent les personnes expulsées en raison de leur inscription au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

Qu'est-ce que la loi immigration va changer ?

Les zones dans lesquelles le plus de personnes ont été envoyées sont, dans l'ordre, le Maghreb, l'Afrique subsaharienne et l'Europe centrale, d'après des informations du ministère de l'Intérieur à l'Agence France Presse (AFP). Gérard Darmanin "s'est félicité de ce premier bilan" et a demandé aux préfets, qu'il a réuni jeudi matin place Beauvau, "d'accélérer encore en la matière, notamment grâce aux apports de la loi immigration dès lors que celle-ci sera promulguée", d'après son entourage. La loi immigration prévoit l'élargissement des critères d'expulsion : des personnes en situation régulière, même arrivés en France avant leur 13 ans ou ayant un conjoint français, pourront être appelés à quitter le territoire.

Mais si Gérald Darmanin s'est félicité de ces chiffres, le même jour la Cour des comptes a estimé les résultats de la politique migratoire médiocres par rapport aux moyens financiers engagés. Un jugement plus particulièrement porté sur la lutte contre l'immigration irrégulière. Les déclarations du ministre de l'Intérieur visaient-elles à attirer l'attention ailleurs ?