Les ministres exclus du gouvernement Attal : des poids lourds et quelques boulets

Les ministres exclus du gouvernement Attal : des poids lourds et quelques boulets Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont écarté quelques membres notables du gouvernement dans ce remaniement. Et quelques maillons faibles.

Le sort de certains ministres faisait peu de mystère dans ce remaniement. Fragilisés à leur poste en raison de leurs écarts publics à la ligne d'Emmanuel Macron ou encore de démêlés judiciaires personnels, leur départ n'a pas provoqué la surprise. En revanche, d'autres membres anciens de l'exécutif quittent leurs fonctions sans explications évidentes, leur éviction répondant sans doute à une nécessité du chef de l'Etat de donner des gages de renouveau.

Trois ministres étaient sur un siège éjectable

Parmi les départs attendus, celui de Rima Abdul Malak. La ministre de la Culture avait fait partie des voix dissonantes au sein du gouvernement au moment de la loi immigration. Sa prise de parole dans l'affaire Depardieu, en décembre, annonçant l'ouverture d'une "procédure disciplinaire" en vue du retrait de la Légion d'honneur, lui avait valu d'être publiquement recadrée par le chef de l'Etat. En remplaçant finalement Rima Abdul Malak par Rachida Dati, Emmanuel Macron réussit un coup politique aux allures de pied de nez à LR.

Autre changement prévisible, au ministère du Travail. Olivier Dussopt quitte le gouvernement, qu'il avait rejoint en novembre 2017 en tant que secrétaire d'Etat aux Comptes publics. Resté fidèle à la ligne macroniste, le ministre était cependant suspendu à une décision de justice concernant son procès pour "complicité de favoritisme". Le chef de l'Etat n'aura pas attendu le verdict pour se séparer de Dussopt, dont le ministère est absorbé dans un portefeuille plus large confié à Catherine Vautrin.

Enfin, le départ d'Agnès Firmin Le Bodo n'a surpris personne. L'éphémère ministre de la Santé avait pris ses fonctions en décembre pour assurer l'intérim après la démission d'Aurélien Rousseau. Depuis, Médiapart avait révélé qu'elle faisait l'objet d'une enquête pour conflit d'intérêts. Son ministère a également été aspiré par celui de Catherine Vautrin.

Deux fidèles macronistes quittent le gouvernement

Du côté des changements plus surprenants, Emmanuel Macron et Gabriel Attal se séparent d'Olivier Véran. Le porte-parole du gouvernement, connu du grand public depuis son passage au ministère de la Santé en pleine pandémie de Covid-19, n'a pourtant pas fait d'écart notable dans sa conduite. Cependant, son départ ne devrait pas signer la fin de son parcours avec Macron, puisque son nom se murmure déjà pour prendre la tête de liste Renaissance aux élections européennes. 

Autre ancien de l'exécutif macronien, Franck Riester est également écarté par ce remaniement. Il quitte ses fonctions de ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, lui qui était arrivé au gouvernement en 2018 au ministère de la Culture. 

Des ministres en attente de la seconde phase du remaniement

Egalement partante à ce stade, la ministre déléguée à l'Egalité entre les femmes et les hommes Bérangère Couillard, remplacée par Aurore Bergé. Là encore, aucune raison évidente à ce remaniement. "J'ai eu le Premier ministre au téléphone, ce changement est politique mais pas personnel, m'a-t-il dit, et il m'a assuré qu'un nouveau poste de ministre déléguée ou de secrétaire d'État me sera proposé en fin de semaine prochaine",  a fait savoir la ministre sortante à France 3. De même, après la suppression du ministère de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher devrait récupérer un poste de ministre déléguée à la Santé dans les prochains jours.

Plusieurs membres du gouvernement sont ainsi suspendus à l'annonce de la deuxième phase du remaniement. Le sort de Clément Beaune interroge en particulier. Arrivé au gouvernement en 2020, le ministre des Transports issu de la gauche a porté la fronde contre la loi immigration au sein de l'exécutif. Si le portefeuille des Transports n'a pas encore été réattribué, un tweet de Clément Beaune publié vendredi sur X, dans lequel il se dit "fier d'avoir été ministre pendant trois ans et demi", interroge sérieusement sur son avenir.