Budget de la Défense à 5% du PIB : pressée par Trump, la France peut s'en sortir grâce à cette astuce comptable

Budget de la Défense à 5% du PIB : pressée par Trump, la France peut s'en sortir grâce à cette astuce comptable Les Etats membres de l'Otan dont la France devraient valider une augmentation de leurs dépenses militaires à hauteur de 5 % de leur PIB en ce début de semaine, grâce à un calcul astucieux.

Un sommet décisif. Les 24 et 25 juin 2025, les dirigeants des Etats membres de l'Otan sont réunis à La Haye (Pays-Bas) pour parler de l'avenir et notamment de la hausse du PIB consacrée à sa propre défense, en raison des différents conflits entre l'Ukraine et la Russie ainsi qu'au Moyen-Orient.

Au total, 32 pays se sont accordés pour consacrer 5 % de leur PIB à la Défense ce dimanche. Du moins, les alliés ont consenti à un effort extrêmement important, notamment pour certains d'entre eux. Et le président des Etats-Unis les a prévenus : les Américains resteront impliqués dans l'Alliance si et seulement si les budgets de défense augmentent.

Sous pression, Emmanuel Macron est donc présent en Hollande ce mardi pour approuver officiellement ce nouvel effort de dépenses militaires, un temps perçu comme insensé. Jusqu'alors, l'objectif était affiché à 2 % du PIB, conformément à une décision de 2006. Mais pour tenter de dissuader la Russie d'intensifier ses frappes en Ukraine, et d'améliorer et fluidifier les relations entre Alliés, les dépenses consacrées à la Défense de l'Otan vont flamber. 

Un budget scindé en deux ?

Dans les faits, comment les Etats vont-ils parvenir à atteindre l'objectif élevé de 5 % ? En réalité, une astuce comptable devrait permettrait à la France et ses petits camarades de tenir l'objectif de Donald Trump : un budget morcelé. Autrement dit, le texte prévoit 3,5 % accordés à la Défense "stricto sensu", et 1,5 % aux dépenses connexes comme les infrastructures, la cybersécurité, la mobilité militaire ou encore le soutien à l'industrie. 

Certains pays sont déjà relativement proche des 5 % souhaités par Washington. L'Estonie consacre 3,43 % de son PIB à la Défense, même constat pour la Lettonie qui y dédie 3,18 % de son PIB, et jusqu'à 4,12 % pour la Pologne. En revanche, certains pays sont très loin de ce seuil et apparaissent comme rétissants à une telle hausse. La France sort tout juste la tête de l'eau avec budget militaire qui atteint 2,10 % de son PIB. De son côté, l'Espagne s'était récemment opposé à de telles directives.

Le budget de Défense de l'Espagne atteint 1,28 % de son PIB, mais son positionnement sur le sujet reste flou. Le pays avait manifesté son opposition la semaine dernière, mais finalement, le Premier ministre Pedro Sanchez a servi une autre version ce dimanche : "L'Espagne vient de conclure un accord avec l'Otan qui nous permettra de respecter nos engagements envers l'alliance Atlantique sans avoir à augmenter nos dépenses de défense jusqu'à 5 % du produit intérieur brut" ​​, a-t-il assuré depuis le Palais de la Moncloa. L'Espagne bénéficiera-t-elle d'une exemption ? Réponse dans les prochaines heures.

Le cas des dépenses militaires de la France

Concernant la France, en 2024 d'après Statista, le montant des dépenses publiques dédiées au secteur de la défense française s'élevait à 47 milliards d'euros, ce qui correspond à 2,10 % du PIB en valeur de la France, qui s'élevait à 2917,4 milliards d'euros selon les chiffres du gouvernement. La loi de programmation militaire prévoit elle une hausse annuelle d'environ 3 milliards d'euros de ce budget jusqu'en 2030. Mais cela ne suffira pas pour atteindre l'objectif des 5 %.

S'il venait à avoisiner les 5 % du PIB du pays, le budget de la Défense atteindrait donc environ 125 milliards d'euros, soit une augmentation colossale. Récemment, le ministre des Armées Sébastien Lecornu avançait l'idée d'une intégration des dépenses liées à la gendarmerie aux budget de la Défense. Là aussi, un éclaircissement devrait intervenir rapidement.