Le parti d'Eric Zemmour pris en flagrant délit de racisme : des propos choc et des excuses étonnantes

Le parti d'Eric Zemmour pris en flagrant délit de racisme : des propos choc et des excuses étonnantes Un message posté par le parti Reconquête sur les réseaux sociaux et tenant des propos xénophobes à l'encontre de plusieurs personnes a été signalé. Le parti n'a pas eu d'autre choix que de s'expliquer...

"Toulouse mérite mieux". Dans un message publié le mercredi 3 septembre sur la page Facebook de la section départementale de Reconquête en Haute-Garonne, le parti zemmouriste s'en est pris aux recteurs de l'académie de Toulouse. Les faits reprochés ? Avoir des patronymes suggérant de potentielles origines maghrébines. Après avoir ciblé les deux recteurs ayant fait carrière dans l'Education nationale, le message de Reconquête, depuis supprimé, appelait à la "reconquête du pays pour inverser la tendance islamo-gauchiste".

S'il n'est resté en ligne que quelques minutes, le message empreint de racisme de Reconquête n'est pas passé inaperçu. Il a été épinglé par plusieurs élus locaux qui ne se sont pas privés de pointer l'idéologie du parti d'extrême à quelques mois des élections municipales. Jean-Luc Moudnec, président de la métropole toulousaine et maire de Toulouse candidat à sa réélection (DVD), a condamné des "propos xénophobes". Le député LFI de Haute-Garonne, Habrien Clouet, a de son côté qualifié le parti zemmouriste de "néonazi" et de "Ku Klux Klan de la Garonne".

Pris pour cibles, les recteurs de l'académie de Toulouse - Mostafa Fourar en poste entre 2020 et 2025 et Karim Benmiloud qui a pris le relai en mars dernier - ont reçu le soutien du maire de Toulouse. Le message de Reconquête vise "à salir deux personnalités qui ont dédié leur vie professionnelle à la promotion des savoirs, à l'élévation de nos enfants et plus largement des jeunes générations, par l'éducation !", a écrit Jean-Luc Moudenc sur Facebook. "Mostafa Fourar et Karim Benmiloud ont un parcours républicain exemplaire. Ce sont des modèles d'intégration inspirants et positifs, à contre-courant de tendances séparatistes dangereuses en rupture avec nos valeurs", a-t-il ajouté.

Une plainte déposée contre le parti Reconquête

Mais l'ancien recteur de Toulouse s'est lui-même défendu auprès d'ICI Occitanie indiquant condamner "avec la plus grande fermeté ces propos discriminatoires et indignes". "Réduire des parcours universitaires et institutionnels à une origine supposée est inacceptable et contraire aux valeurs de la République. Notre pays se grandit lorsqu'il reconnaît les compétences et les engagements de chacun, indépendamment de son nom ou de ses origines" a répondu celui qui travaille désormais au ministère de l'Education nationale. Mostafa Foura a également annoncé avoir "mandaté son conseil pour déposer plainte et engager toutes procédures judiciaires utiles" contre le parti d'Eric Zemmour. Pour l'heure, Karim Benmiloud n'a pas encore réagi publiquement.

Le parti jette la faute sur un militant

Du côté de Reconquête, qui a rapidement supprimé le message, le candidat du parti aux élections municipales à Toulouse a condamné la publication. Arthur Cottrel a expliqué à ICI Occitanie que le message avait été posté par "un militant qui n'aurait jamais dû avoir les droits [du] compte Facebook". Il a ensuite indiqué que le militant ne s'est pas rendu compte de ce qu'il écrivait parce qu'il utilisait une intelligence artificielle. "Évidemment que son opinion n'est absolument pas partagée, ni par moi-même, ni par Reconquête, ni par mes équipes. On a tous été choqués quand on a vu ça. On s'en désolidarise totalement" a ajouté Arthur Cottrel selon qui l'exclusion de l'auteur du message "est sur la table".