Aller aux toilettes juste "au cas où" est une mauvaise habitude, les conséquences peuvent être particulièrement gênantes
Faire régulièrement un petit "pipi juste au cas où" est vivement déconseillé par les spécialistes.
Avant de prendre la voiture pour un long trajet, de quitter la maison, de regarder un film au cinéma... Aller aux toilettes par précaution est une précaution qui peut sembler fort logique. Cela évite de se retrouver avec une soudaine envie pressante et de faire des pauses intempestives. Ceci étant, ce petit passage aux WC ne correspond pas forcément aux besoins de votre corps et n'est pas bon pour la santé s'il est fait régulièrement.
Nicole Waetzman, spécialisée en uro-gynécologie avertit, auprès de Parade, que "ce comportement peut entraîner votre vessie de manière négative et provoquer un dysfonctionnement". En ayant souvent recours au "pipi au cas où", votre corps peut se mettre à envoyer un signal au cerveau vous indiquant d'aller aux toilettes alors que votre vessie n'est à qu'à moitié pleine. Les conséquences peuvent être particulièrement gênantes.
Concrètement, la vessie s'habitue à retenir moins d'urine et cela peut entrainer des symptômes "d'hyperactivité vésicale", tels que l'envie soudaine et incontrôlable d'aller au petit coin, des fuites urinaires, ou encore des réveils nocturnes pour se rendre aux toilettes. Alors qu'en moyenne, un adulte en bonne santé urine cinq à six fois par jour, les personnes souffrant d'hyperactivité vésicale se retrouvent à uriner plutôt 8 fois par jour, voire plus. Elles sont aussi sujettes au syndrome du paillasson : un besoin très intense d'uriner à l'approche de chez soi, voire urgent quand la clé est dans la serrure.
Pour pallier une vessie hyperactive, il faut tout d'abord aller consulter un médecin. Il existe différents traitements à base de changements dans le régime alimentaire ou par voie médicamenteuse, et le médecin vous prescrira celui qui vous convient le mieux. Sinon, pour éviter les "pipis au cas où", la spécialiste conseille d'entrainer sa vessie en allant aux toilettes à intervalles réguliers puis en augmentant progressivement le temps entre ces intervalles.
Mais attention toutefois, il ne faut pas non plus tomber dans l'extrême opposé : se retenir trop souvent et trop longtemps peut aussi "affaiblir les muscles du plancher pelvien au fil du temps", explique Nicole Waetzman. "Lorsque vous urinez, asseyez-vous sur les toilettes dans une position détendue avec les deux pieds à plat sur le sol et prenez votre temps", préconise aussi l'experte, cette position favorisant une vidange complète.