L'affaire dite de la "Rue de Mogador" a eu lieu dans un contexte particulier. Vers 0h45 cette nuit-là, la 2 CV de Loïc Lefèvre, qui, alcoolisé, s'y trouvait avec un ami, a croisé un car de CRS Boulevard Haussmann, à qui le véhicule a paru suspect. D'ordinaire basé à Marseille, le car de CRS patrouille alors dans le cadre d'une mission de prévention des actes de terrorisme [une dizaine d'attentats à l'explosif s'étaient produits dans la capitale les six derniers mois]. Selon l'avocat de la famille de Loïc Lefèvre, Me Lemaire, les policiers ont par la suite cherché, dès le début de l'enquête, à décourager les témoins et une orientation de l'instruction défavorable à la légitime défense. Comme le rappelle le quotidien Le Soir, au moins trois témoins sont pourtant formels sur le fait que Loïc Lefèvre n'a esquissé aucun geste et ne s'est pas retourné. "C'est donc pour stopper sa fuite que le CRS a tiré". Une thèse partagée par le procureur général.
© BSPP / SIPA