Cette astuce oubliée qui permettrait de diviser par deux les prix alimentaires

Cette astuce oubliée qui permettrait de diviser par deux les prix alimentaires La loi limite depuis 2019 les remises sur les prix de l'alimentaire. Si Bruno Le Maire a émis l'idée d'assouplir cette interdiction cet été, sa proposition est pour l'instant restée lettre morte.

C'est une loi récente, mais qui semble déjà désuète en cette période de forte hausse des prix. Alors que les ménages sont sous la menace d'une inflation galopante des denrées alimentaires depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine, la loi EGalim, ou "Agriculture et Alimentation", votée par la majorité en 2019, limite les remises des distributeurs à 34% du prix de vente pour les produits alimentaires. Le but à l'époque : offrir une alimentation "saine et durable" aux Français tout en rémunérant les producteurs à leur juste valeur. Si cette mesure permettait de répondre, en partie, au malaise des agriculteurs, elle a aujourd'hui un écho particulier, surtout pour les ménages les plus modestes.

Dès le début du mois de juillet, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a évoqué sur France Inter la possibilité de porter le plafond des promotions sur les produits alimentaires à 50%. Avec le plein d'essence et la facture de chauffage, le remplissage du réfrigérateur devenait en effet l'une des priorités du gouvernement sur le front des prix. "Je propose qu'on élève ce seuil (de 34 %) à 50 %, pour qu'il y ait des prix cassés pour tous ceux qui en ont besoin", déclarait alors le patron de Bercy, salué au passage par une partie de la grande distribution, Michel-Edouard Leclerc en tête.

Une proposition écartée de la loi pouvoir d'achat

Mais la problématique des agriculteurs est depuis revenue en force. Au lendemain des déclarations de Bruno Le Maire, Christiane Lambert, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) avait fustigé une idée "scandaleuse", estimant que ce serait encore aux agriculteurs de payer cette nouvelle baisse tarifaire. Des agriculteurs impactés eux aussi par la hausse des tarifs de l'énergie ou des emballages. La proposition de Bruno Le Maire a donc rapidement été "écartée" pendant l'été, lors d'une réunion de travail autour d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne. Elle ne figure pas dans la loi pouvoir d'achat votée au mois d'août, faisant la part belle aux aides et aux primes ponctuelles.

Une telle astuce portant directement sur les prix de l'alimentaire peut-elle revenir sur le devant de la scène dans les prochains mois ? Elle relancerait immanquablement la polémique, sans compter qu'en tout état de cause, la décision d'appliquer ou non les ristournes espérées resterait dépendante de la bonne volonté des distributeurs. Pour les agriculteurs, quelques pistes pourraient néanmoins faire la différence : la loi EGalim 2, votée en début d'année, garantit par ailleurs une partie des revenus des producteurs sur le prix principal des produits. Elle prévoit aussi que les négociations commerciales annuelles entre les acteurs de l'agroalimentaire tiennent compte du coût de production réel des denrées, ce qui permettrait d'absorber tout ou partie de la hausse des coûts de production.