Quel est cet "Origine-Score" que le gouvernement veut mettre en place ?

Quel est cet "Origine-Score" que le gouvernement veut mettre en place ? En pleine crise agricole, le gouvernement propose un outil afin de rendre l'origine des produits alimentaires plus transparente.

Alors que les manifestations des agriculteurs regagnent en intensité à l'occasion du Salon de l'agriculture qui ouvre ses portes ce samedi 24 février, le gouvernement promet des réponses et des solutions à la crise agricole. Il travaille notamment au développement d'un outil qui offrirait une meilleure transparence sur l'origine des produits alimentaires et permettrait de mettre en avant les produits d'origine française, une promesse faite par Gabriel Attal aux syndicats agricoles début février. Pensé sur le modèle du Nutri-Score qui attribue une note aux produits alimentaires en fonction de leurs apports nutritifs, le nouveau dispositif est présenté sous le nom d'Origine-Score.

La ministre déléguée à la Consommation, Olivia Grégoire, qui chapeaute le projet, souhaite ouvrir des discussions pour la mise en place de cet indicateur. Sur Sud Radio ce jeudi 22 février, la ministre a défendu cette idée en avançant qu'il "faut plus de transparence sur les produits qu'on dit "transformés". Cette initiative semble en effet être en accord avec les attentes des consommateurs. Comme le relaie le Ouest-France, une étude de 2023 du collectif En vérité démontre que 86% des consommateurs interrogés sont attentifs à l'origine des produits alimentaires qu'ils achètent. Cette même étude souligne que les français souhaiteraient davantage d'indications quant aux pesticides présents dans les produits alimentaires. Plus qu'une garantie sur l'origine et la qualité des produits, un outil comme l'Origine-Score permet une meilleure compréhension du prix des produits, selon Olivia Grégoire.

Un autre objectif de cet "Origine-Score" serait de mettre en lumière les produits dont l'origine réelle n'est pas conforme à celle indiquée sur l'emballage. La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a récemment menée une enquête à ce propos dans différents supermarchés. Sur les 1000 supermarchés contrôlés par l'organisme, 372 présentent un défaut de cohérence entre l'origine du produit et les informations affichées. Olivia Grégoire a souligné que 70 de ces défauts constituent une faute "grave". Le cabinet du ministère a détaillé que ces non-conformités à la législation représenteraient une "volonté" de dissimuler l'origine des produits et moins un "oubli" ou une "négligence". Ces fautes pourraient s'inscrire comme des infractions pénales.

L'Origine-Score en place dès cet été ?

La mise en place d'un tel outil nécessite un travail d'ampleur qui devra aussi passer par les mains de l'Union Européenne. Dans un premier temps, Olivia Grégoire a indiqué qu'une réunion devrait être organisée à la mi-mars avec les industriels, les distributeurs et les associations de consommateurs afin de définir un cadre d'action. Pour l'heure, une expérimentation sera disponible pour les enseignes volontaires et pourrait être mise en place dès cet été. Selon le ministère de l'Economie, l'Origine-Score s'imposera ensuite de lui-même : "Ceux qui vont l'adopter rapidement sont des acteurs dont la quasi-totalité des ingrédients sont d'origine française (…) Mais ce sera ensuite adopté par d'autres entreprises, car si certains l'affichent et d'autres non, le consommateur va forcément se questionner sur l'origine du produit sur lequel rien n'est mentionné".

Deux enseignes se distinguent pour l'instant. Les présidents des groupes Leclerc et système U se sont montrés favorables à la mise en place de l'outil. Sur X, David Garbous, président du collectif En Vérité, a partagé une première idée de logo pour ce nouvel outil. L'Origine-Score pourrait prendre la forme d'un graphique circulaire décomposant l'origine du produit (France, Europe, etc). Selon le collectif, 60 marques se sont déclarées favorables à l'usage du Origine-Score.