Mayotte : un enfant de 3 ans meurt du choléra après l'apparition des premiers cas en mars

Mayotte : un enfant de 3 ans meurt du choléra après l'apparition des premiers cas en mars Un premier cas mortel de choléra a été annoncé sur l'île de Mayotte par l'Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture. Il s'agit d'un enfant de 3 ans qui vivait dans les bidonvilles de Koungou.

Un enfant âgé de 3 ans est mort du choléra à Mayotte, ont annoncé l'Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture dans un communiqué, mercredi 8 mai. "Un premier enfant est décédé ce jour", peut-on lire. Il s'agit du premier décès enregistré sur l'île depuis la détection des premiers cas le 19 mars dernier. "C'est une honte collective, une catastrophe sanitaire", a déploré Estelle Youssouffa, députée Liot de l'île. Dans un post publié sur X (ex-Twitter), l'élue a évoqué une "urgence" et demandé au Premier ministre Gabriel Attal une série de mesures, comme une "vaccination massive" de la population, des pastilles pour désinfecter l'eau, une distribution d'eau en bouteille ou de gel hydroalcoolique. Dans le même temps, la parlementaire a aussi réclamé la "fermeture de la frontière en mer" afin d'empêcher "l'entrée de malades clandestins des Comores", rapporte franceinfo.

L'enfant vivait dans un bidonville

D'après les premiers éléments rapportés par Estelle Youssouffa, le bambin qui a trouvé la mort après avoir contracté le choléra, vivait "dans les bidonvilles de Koungou", là où vivent bien souvent de nombreux Comoriens. Selon les chiffres de l'Insee, en 2017, 48% de la population vivant à Mayotte était de nationalité étrangère, dont la majorité est originaire des Comores. "L'habitat précaire des migrants débarquant à Mayotte, en quête de subsistance depuis les Comores voisines, favorise la propagation du choléra qui est une maladie du sous-développement et de la très grande pauvreté", a de son côté expliqué le médecin épidémiologique Antoine Flahault à nos confrères de France 24.

Maladie d'origine bactérienne, le choléra peut provoquer des diarrhées aigües et entraîner une mort par déshydratation en un à trois jours. Dans la plupart des cas, la maladie est provoquée après l'absorption d'aliments ou d'eau contaminés par la bactérie bacille vibrio ou vibrion cholérique. Si dans la majeure partie des cas, les personnes contaminées ne ressentent aucun symptômes, lorsque ces derniers se manifestent, la maladie peut s'avérer mortelle dans 10 à 20% des cas, notamment par le biais de diarrhées sévères et une déshydratation accélérée.

Pour s'en prémunir, des vaccins et des traitements efficaces existent. Bien que des renforts sanitaires aient été envoyés dans ce département d'outre-mer situé au cœur de l'océan indien pour lutter contre la propagation du virus après la découverte des premiers cas, l'enfant décédé n'a pu être pris en charge à temps. "Ce décès d'un enfant nous rappelle que le choléra est une maladie mortelle qui est en train de prendre racine dans un département français qui est un désert médical", a encore regretté la députée Estelle Youssouffa.