Yvelines. "Pour une carie, ils ressortaient avec un implant", des dentistes soupçonnés d'une escroquerie rapportant des millions
Et si les gendarmes de la Section de recherches de Versailles avaient mis la main sur l'une des opérations d'escroquerie les plus indécentes de l'année ? Comme le rapportent nos confrères d'Actu.fr Ile-de-France, les enquêteurs ont interpellé quatre chirurgiens-dentistes, officiant dans les Yvelines, près de Mantes-la-Jolie. Ils ont été présentés au palais de justice, vendredi 26 septembre 2025 et seront jugés en mars prochain pour "escroquerie en bande organisée, de faux et usage de faux, d'abus de biens sociaux, de travail dissimulé, de complicité d'exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste et de blanchiment de crime ou délit et complicité de ce délit".
En attendant, les quatre praticiens et leur expert-comptable ne peuvent plus exercer et ont l'interdiction de quitter la France. De quoi sont-ils suspectés au juste ? D'avoir falsifié des actes médicaux pour récupérer d'énormes sommes d'argent de la Sécurité sociale. "Certains patients venaient pour une carie et ils ressortaient avec un implant, du moins sur le papier. On parle aussi de paiements en espèces non déclarés et de documents falsifiés. Des radios, par exemple, ont été retouchées sur Photoshop pour faire croire à d'autres soins", explique une source proche du dossier à Actu.fr.
La Caisse primaire d'assurance maladie des Yvelines avait alerté les autorités en se penchant sur des factures curieuses, aux montants suspects. "Le bénéfice présumé de cette escroquerie a été évalué à 2,3 millions d'euros pour un préjudice de la CPAM de 500 000 euros", explique la même source, qui ajoute que "des avoirs criminels saisis dépassent 1,4 million d'euros". En perquisition, les gendarmes ont en effet découvert de l'argent liquide, des dizaines de montres de luxe.
Les suspects, tous présumés innocents, nient les faits et estiment être au centre d'une "machination" dont ils seraient victimes. L'hypothèse de travail des enquêteurs est qu'une partie de l'argent de la société a été utilisée pour des dépenses personnelles. Les espèces données par certains patients auraient été blanchies par l'achat des montres de luxe, grâce à un système de fraude mis sur pied par l'expert-comptable.
