La Vierge Marie n'a pas fait cette chose incroyable, assure l'Église : le Pape tranche un vieux débat dans une note officielle
Si la Vierge Marie tient une place particulière dans la religion chrétienne et plus particulièrement catholique, l'Église a tenu à préciser son rôle auprès des fidèles. Un travail délicat entre ceux qui ont tendance à diviniser Marie et ceux qui la réduisent à un simple symbole. Dans une note officielle présentée par le cardinal Víctor Manuel Fernández, essentiellement rédigée sous le pontificat de François et approuvée par le pape Léon XIV, le Vatican rappelle "l'équilibre nécessaire entre l'unique médiation du Christ et la coopération de Marie à l'œuvre du salut".
La note, intitulée Mater Populi fidelis ("Mère du Peuple fidèle', en français), le Dicastère pour la Doctrine de la foi (DDF) revient sur plusieurs titres donnés à Marie au cours des dernières décennies, dont un jugé "inopportun". La Vierge ne peut, selon le Vatican, être considérée comme une "corédemptrice" aux côtés du Christ. Pourquoi ? Parce que cette qualification sous-entend que Marie complète la rédemption assurée par le Christ, or l'Église écrit que la réemption "est parfaite et n'a besoin d'aucun ajout". Surtout, cette description peut laisser entendre que la Vierge est l'égale du Messi, chose inconcevable pour le Saint-Siège qui rappelle que si Marie est la plus grande collaboratrice du salut, elle est toujours "dans la subordination totale au Christ".

En tranchant définitivement sur cette appellation, l'Église catholique rappelle que la Vierge n'a pas sauvé le monde et assure désormais très officiellement que le Christ "est l'unique rédempteur", le seul sauveur de l'humanité. "La Vierge n'a jamais voulu obtenir aucun titre de Jésus […]. Elle n'a pas demandé d'être elle-même une quasi-rédemptrice ou une co-rédemptrice : non. Il n'y a qu'un seul Rédempteur, et ce titre ne se dédouble pas", écrivait d'ailleurs le pape François avant sa mort, une position citée dans la note.
Marie ne peut pas non plus prétendre au titre de "médiatrice de toutes les grâces" que certains fidèles lui prêtent. Et pour cause, "seul Dieu peut donner la grâce" souligne le Vatican qui souhaite éviter toutes formules pouvant suggérer "une sorte d'effusion de la grâce par étapes, comme si la grâce de Dieu descendait par différents intermédiaires".
Dans sa note, l'Eglise veut rappeler aux fidèles qu'aucune figure de la religion chrétienne, pas même celle de Marie ne peut être présentée comme une alternative équivalente à Dieu ou au Christ. Reste que le Vatican reconnaît la place prégnante de la Vierge dans son culte comme une forme "maternité spirituelle" envers les pieux avec une présence dans la vie quotidienne des fidèles "bien supérieure à la proximité que peut avoir n'importe quel autre saint".
"Marie est la Mère croyante devenue Mère de tous les croyants. Elle marche au milieu de son peuple, mue par une tendresse délicate, et prend sur elle ses angoisses et ses vicissitudes", écrit le Dicastère ne souhaitant pas non plus affaiblir la piété populaire de la Vierge. "La dévotion mariale, suscitée par la maternité de Marie, est un trésor de l'Église", poursuit l'Eglise avant de conclure : "Tout ce qui précède n'offense ni n'humilie Marie. […] Pour elle, il n'y a pas d'autre gloire que celle de Dieu".