Quels risques de pertes dans un OPCVM monétaire ? Une nouvelle réglementation pour les fonds monétaires

L'Autorité des marché financiers vient de lancer une consultation publique sur une nouvelle classification des fonds monétaires avec l'objectif de mieux encadrer la sélection des titres acquis par ces organismes de placement collectif de valeurs mobilières (OPCVM) notamment en fixant de nouveaux critères de maturité maximum et en introduisant une limitation qualitative de l'exposition au risque de crédit.

"La rémunération servie par ces fonds se rétrécit comme peau de chagrin"


Si on ne peut que louer cette initiative qui va dans le sens du renforcement de la confiance des investisseurs, on peut aussi profiter de cette occasion pour s'interroger, à juste titre, sur les risques encourus lors d'un investissement dans ce type de produit à une époque où l'éventualité du défaut de grandes banques, voire même d'Etats, paraît de plus en plus à l'ordre du jour, ceci dans un contexte où la rémunération servie par ces fonds se rétrécit comme peau de chagrin (2 % dans le meilleur des cas, souvent autour de 1,5 %). Une telle question peut paraître saugrenue tant la majorité des investisseurs est convaincue que taux monétaire et taux sans risque sont de parfaits synonymes. Mais qu'en est-il exactement ? Existe-t-il un risque réel de perdre les fonds investis dans un OPCVM monétaire et, si oui, la rémunération servie actuellement est-elle à la hauteur du risque pris ?

Comprendre la mécanique des fonds monétaires

Commençons par revenir aux définitions : qu'est-ce qu'un OPCVM monétaire ? En France, l'AMF impose qu'un OPCVM monétaire soit géré à l'intérieur d'une fourchette de sensibilité comprise entre 0 et 0,5 en référence à un ou plusieurs indicateurs du marché monétaire de la zone euro, comme par exemple l'EONIA. Le régulateur interdit aussi toute exposition au risque action. Cette définition semblera un peu barbare au néophyte et trouvera à s'illustrer plus facilement par un exemple : si un OPCVM monétaire à une sensibilité de 0,2 à l'EONIA, cela signifie que sa valeur varie théoriquement de 0,2 % pour chaque pourcent de variation de l'EONIA. L'EONIA étant une valeur peu volatile, une sensibilité inférieure à 0,5 indique clairement un risque faible. Cela suffit-il à nous rassurer ? Malheureusement non car il existe au moins trois failles significatives qui peuvent gripper l'apparente belle mécanique de l'OPCVM monétaire.