Réforme des retraites : l'âge de départ gelé à 62 ans ? Ce que pourrait changer Bayrou
Devant les députés, François Bayrou a annoncé de nouveaux débats sur la question des retraites. Sans totem ni tabou, même sur l'âge de départ.
François Bayrou a donc franchi le pas. Le Premier ministre a annoncé, mardi 14 janvier 2025, "remettre en chantier" la réforme des retraites votée contre vents et marées, grâce au 49.3 en 2023. A l'occasion de son discours de politique générale devant les députés, le chef du gouvernement a expliqué la méthode qu'il souhaite mettre en place pour relancer les discussions sur le sujet, listé les personnes qu'il souhaite mêler à la réflexion, fixé le calendrier et évoqué les sujets qui pourront être débattus.
Un état des lieux établi par la Cour des comptes
En premier lieu, les discussions se baseront sur un cadre 'indiscutable", posé par la Cour des comptes. L'administration est sommée d'établir "l'état actuel et précis du financement des retraites" en quelques semaines. C'est à partir de ce document que le travail sur la réforme des retraites pourra alors débuter.
Les débats devront durer trois mois au maximum, a annoncé François Bayrou. Ainsi, le locataire de Matignon vise le mois de juin comme échéance des tractations. Une date limite pour laisser le temps de prendre les dispositions légales nécessaires avant qu'une nouvelle étape de la réforme n'entre en vigueur en septembre, à savoir le recul de l'âge de départ à 62 ans et 9 mois.
Un décret pour geler l'âge de départ à 62 ans ?
Pour plancher sur une réforme de... la réforme, une "délégation permanente" -selon les termes du Premier ministre-, composée des représentants d'organisations syndicales (CGT, CFDT ou encore CFE), patronales (Medef, CPME notamment) et politiques sera mise en place. Un "conclave", réuni dès ce vendredi 17 janvier, dans lequel "chacun aura le droit de faire inscrire à l'ordre du jour les questions qui le préoccupent", à commencer par l'âge légal. Bayrou s'y est engagé devant les députés : "aucun totem, ni tabou."
Selon ce qui accouche de ces discussions, un décret pourrait être pris pour annuler le report de l'âge légal prévu à la rentrée 2025, avance BFM TV. L'âge en vigueur resterait donc à 62 et ans et 6 mois.
Une nouvelle réforme des retraites adoptée en cas d'accord
Les pistes d'amélioration identifiées par les partenaires sociaux seront "toutes explorées", mais l'équilibre global devra répondre à une exigence : "ne pas laisser se dégrader l'équilibre financier que nous recherchons." Comprendre, que cela ne coûte pas plus cher qu'actuellement. Si un accord est trouvé entre les parties, alors "nous l'adopterons" a annoncé le chef du gouvernement. Tout en prévenant : "Si les partenaires ne s'accordent pas, c'est la réforme actuelle qui continuerait à s'appliquer."
Trois autres dossiers en discussions
Hors de question donc de suspendre ou d'abroger la loi Borne. Au-delà de l'âge légal de départ, "des aménagements justes et raisonnables" pourraient être mis en œuvre, selon les propos de l'actuelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet. Ils pourraient concerner la prise en compte de la pénibilité du travail, mais aussi les carrières des femmes, ainsi que "les polypensionnés", c'est-à-dire ceux qui perçoivent des pensions de la part de plusieurs régimes de retraite.
