Mufasa : que vaut le prequel du Roi Lion ? Notre critique Le long-métrage Disney qui retrace la vie du père de Simba sort au cinéma le 18 décembre 2024. On l'a vu, voici notre critique.

Quelle est l'histoire de Mufasa, le père charismatique et sage de Simba dans Le Roi Lion ? Si jamais vous vous êtes déjà posé cette question, ce film Disney est pour vous. Trente ans après le film d'animation culte, Mufasa sort dans les salles de cinéma le 18 décembre 2024. 

Ce prequel raconte les aventures d'un lionceau orphelin qui deviendra roi de la Terre des Lions. Comme le film de Jon Favreau sorti en 2019 et qui avait connu un énorme succès (1,6 milliard de dollars de recettes à travers le monde), ce long-métrage mêle prises de vues réelles et images de synthèse pour offrir une immersion totale aux spectateurs.

Notre critique de Mufasa

Mufasa de Barry Jenkins devait relever deux défis de taille : explorer la mythologie du Roi Lion, en particulier la rupture entre le père de Simba et son frère Scar. Ensuite, dépasser la difficulté technique que représente le live-action pour présenter un divertissement familial. Autant dire que le pari est à moitié réussi. Que ceux qui s'attendent à du grand spectacle soient rassurés : Mufasa offre un divertissement efficace sur le plan visuel. Le film est très beau, servi par des choix de plans plus audacieux que la version 2019, un photoréalisme très maîtrisé et un sens du détail accru. Mais dans le cadre d'une comédie musicale, ce photoréalisme possède ses limites : l'émotion en est atténuée et les numéros musicaux n'ont ni l'ampleur ni l'inspiration de ce que le premier Roi Lion a pu nous proposer par le passé. Si on sent bien que certaines séquences tentent d'être reproduites (comme Je voudrais déjà être roi), on ne retrouve pas la magie ou la puissance qu'un film d'animation classique peut proposer.

Si vous attendez de découvrir une nouvelle tragédie shakespearienne (ce que proposait Le Roi Lion de 1994, directement inspiré d'Hamlet), vous risquez d'être déçus. Malgré des débuts prometteurs dans lesquels Mufasa explore les différences d'éducation de ses deux protagonistes (l'inné et l'acquis), la seconde moitié du film se révèle beaucoup plus laborieuse. On cherche à y faire rentrer trop d'intrigues, trop de personnages (Sarabi est réduite à l'état de levier narratif, difficile de retrouver le charismatique Scar derrière ce Taka) en trop peu de temps. Le cahier des charges est trop dense (on sent les cases à cocher par rapport à l'oeuvre originale).

Résultat, le scénario ne raconte plus grand chose de nouveau par rapport au Roi Lion. Mufasa souffre de lourdeurs (l'humour de Timon et Pumbaa n'est clairement pas le point fort du film), n'atteint jamais les pics de gravité et d'émotion de son prédécesseur (une rupture entre deux frères de cœur aurait pourtant pu être un fantastique levier de tragédie) et se révèle bien artificiel. Suivant ce que vous cherchez, vous serez donc conquis...ou déçus.

Synopsis - Rafiki est chargé de transmettre à Kiara, la fille de Simba et Nala, la légende de Mufasa. Et surtout, comment ce lionceau orphelin fait un jour la connaissance de Taka, héritier d'une lignée royale. Cette rencontre fortuite marquera le point de départ du voyage riche en péripéties d'un groupe " d'indésirables " à la recherche de leur destin et dont les liens d'amitié seront mis à rude épreuve lorsqu'il leur faudra faire équipe pour échapper à un ennemi aussi menaçant que mortel

Quels acteurs font les voix du film Mufasa ?

  • Aaron Pierre (VO) : Mufasa
  • Kelvin Harrison Jr. (VO) : Taka
  • Tiffany Boone (VO) : Sarabi
  • Kagiso Lediga (VO) : Rafiki jeune
  • Preston Nyman (VO) : Zazu
  • Mads Mikkelsen (VO) : Kiros
  • Thandiwe Newton (VO) : Eshe, la mère de Taka
  • Lennie James (VO) : Obasi, le père de Taka
  • Anika Noni Rose (VO) : Afia, la mère de Mufasa
  • Keith David (VO) : Masego, le père de Mufasa
  • John Kani (VO) : Rafiki
  • Seth Rogen (VO) : Pumbaa
  • Billy Eichner (VO) : Timon
  • Donald Glover (VO) : Simba
  • Blue Ivy Carter (VO) : Kiara
  • Beyoncé Knowles-Carter (VO) : Nala

Comment a été tourné Mufasa ?

Au cours d'une table ronde à laquelle Linternaute a pu participer avant la sortie du film, le réalisateur Barry Jenkins (réalisateur phare du cinéma d'auteur américain, auteur de Moonlight, Oscar du Meilleur film en 2017) est revenu sur les coulisses du long-métrage, et surtout sur l'un de ses principaux défis : lever le voile sur la mythologie du film d'animation, en particulier sur la rupture entre Mufasa et son frère Scar. Le réalisateur explique avoir "adoré la façon nuancée et complexe" dont le scénario écrit par Jeff Nathanson aborde l'évolution des deux personnages, à travers l'éducation opposée qu'ils reçoivent.

"Dans ce film, on découvre à quel point leur lien était fort à un moment donné. C'est une leçon de vie, cela montre comment deux personnages, élevés certes dans la même famille mais différemment (l'un en apprenant à coexister avec les éléments, l'autre persuadé qu'il est supérieur car de sang royal), peuvent évoluer de manières opposées. Mufasa devient la meilleure version de lui-même, tandis que Scar devient la pire. Cela donne une perspective nouvelle aux spectateurs qui entretiennent une relation intime avec ces personnages depuis 30 ans."

Autre challenge du film Mufasa, et pas des moindres : l'aspect technologique. Le budget est en effet  estimé à plus de 200 millions de dollars pour rendre les animaux plus vrais que nature à l'écran. Contrairement à d'autres projets du même acabit, les casques de réalité virtuelle ont été utilisés uniquement pour réaliser des repérages, durant la pandémie en 2020 : "Cela nous a permis de parcourir virtuellement le monde entier pour trouver des lieux représentatifs des différents paysages d'Afrique et de tracer la carte du voyage que l'on retrouve dans le film", se souvient le cinéaste.

Mais au moment de tourner, lui et son équipe ont investi "un espace physique qui existe dans un volume virtuel", avec de vrais acteurs qui peuvent s'y mouvoir, et surtout une caméra capable d'évoluer à l'intérieur. "Nous étions donc tous présents dans cet espace virtuel, en volume réel, où seule la mise en scène des acteurs n'était pas prédéterminée." À l'exception des mouvements des personnages donc, tout pouvait être recréé à l'aide de la production virtuelle. "Être sur scène, entendre les voix des acteurs, ajuster en direct selon leurs émotions, a permis d'introduire une authenticité rare dans ce processus", conclut le cinéaste.