Raviver la mémoire endormie C'est en trempant sa madeleine dans du thé que le narrateur de La Recherche du Temps perdu fait émerger, "ville et jardins", le Combray de son enfance. Ici encore, il s'agit d'une réminiscence, une puissante bouffée de souvenir, bien plus fondamentale - tout en étant cette "gouttelette presque impalpable" - que le souvenir que l'on s'efforce de reconstituer. La mémoire involontaire est ainsi seule capable de raviver avec fidélité les sensations et les sentiments. Ces mêmes sensations et sentiments qui n'auront jamais été aussi bien décrits en mots et déployés dans leur portée universelle que dans ce roman total qu'est La Recherche...   
© L'Internaute Magazine/Gallimard