Nos cerveaux sont de plus en plus contaminés par le plastique, un lien trouvé avec la démence ?
Nos cerveaux sont remplis de neurones... et de plastique. La production mondiale de plastique a presque doublé dans le monde depuis les années 2000, pour atteindre 350 millions de tonnes produites par an. Du plastique qui se retrouve ensuite dans l'environnement, jusque dans nos corps.
Plusieurs études ont montré la présence de plastique dans notre sang, nos organes, et même le placenta. Et d'après une étude américaine publiée le 3 février 2025 dans la revue Nature Medicine, le cerveau serait particulièrement contaminé, mais surtout, il le serait de plus en plus au fil des années.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l'Université du Nouveau-Mexique ont étudié des cerveaux de 28 patients décédés en 2016, et 24 en 2024. Ils ont pu faire plusieurs observations. La première est que les cerveaux contenaient jusqu'à 30 fois plus de micro et nanoplastiques que les autres organes analysés, le foie et les reins.

Les chercheurs ont majoritairement retrouvé du polyéthylène, le plastique le plus couramment utilisé : sacs en plastique, emballages de produits alimentaires, bouteilles... La seconde observation, d'autant plus inquiétante, était que les cerveaux des patients décédés en 2024 contenaient 50 % de plus de plastique que ceux des patients décédés en 2026.
La troisième et dernière observation, qui doit être prise avec plus de précaution, est que "les échantillons de cerveau de personnes atteintes de démence présentaient une présence de micro et nanoplastiques encore plus importante", d'après les auteurs de l'étude, qui précisent que "ces données sont associatives et ne permettent pas d'établir un rôle causal de ces particules sur la santé".
À l'heure actuelle, les conséquences sur la santé de cette présence de plastique dans nos corps est très peu connue, même si des études ont montré un impact sur la santé cardiovasculaire. "Il y a beaucoup plus de plastique dans notre cerveau que je ne l'aurais imaginé. Je ne sais pas combien de plastique notre cerveau peut encore accumuler sans que cela ne pose de problèmes", a déclaré au Guardian l'auteur principal de l'étude, Matthew Campen.