Le cholestérol ne suffit pas, ce test sanguin permet de mieux connaitre le risque de maladie cardiaque
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Pourtant, il est possible de les prévenir. Pour cela, il est essentiel de connaître le risque individuel. Aujourd'hui, les analyses de la santé cardiaque reposent sur divers examens : mesure de la tension artérielle, électrocardiogramme, prises de sang... Et la référence des bilans sanguins cardiaques, c'est le taux de cholestérol.
Un excès de cholestérol - et en particulier de "mauvais cholestérol" - est en effet un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires, et notamment d'infarctus et d'AVC. Le cholestérol, lorsqu'il est présent dans de trop grandes quantités, peut se déposer sur les parois des artères, et former des plaques pouvant bloquer la circulation sanguine. D'où l'importance de connaitre le taux de cholestérol d'une personne pour estimer son risque cardiaque.
Mais cette mesure ne serait pas la meilleure méthode. Chez "environ un patient sur douze, les tests de cholestérol standard peuvent sous-estimer le risque de maladie cardiaque", d'après des chercheurs suédois et américains de l'université d'Harvard. Ils ont justement démontré que d'autres marqueurs sanguins pourraient "prédire le risque de maladie cardiaque mieux que la norme actuelle", ont-ils rapporté dans un communiqué.

Pour le savoir, ils ont analysé le sang de 200 000 personnes sans problèmes cardiaques. Ils ont ensuite suivi leur état de santé cardiaque pendant près de 15 ans. Ils ont ainsi constaté que le meilleur marqueur de risque cardiaque n'était pas le cholestérol, mais les lipoprotéines. Le rôle de ces particules bien connues est de transporter le cholestérol dans le sang. "Lorsqu'elles sont présentes en excès, ces lipoprotéines peuvent déposer du cholestérol dans les parois des vaisseaux sanguins", expliquent les chercheurs.
Les lipoprotéines qui transportent le "mauvais cholestérol" ont à leur surface une protéine, appelée apoB, qui serait justement "le meilleur marqueur pour évaluer le risque de maladie cardiaque. Sa mesure constitue un test plus précis que les mesures standard du cholestérol", a expliqué le Dr Jakub Morze, l'auteur principal de l'étude publiée dans l'European Heart Journal.
En plus de l'apoB, une autre lipoprotéine qui transporte le "mauvais cholestérol", la lipoprotéine(a), "doit également être testée. Chez certains individus, ces valeurs sont extrêmement élevées, ce qui augmente considérablement le risque de maladie cardiaque" estiment les chercheurs. Selon eux, il faudrait donc remplacer la mesure du cholestérol par celle de ces deux marqueurs. Au-delà d'être facilement réalisable puisque ces tests sont déjà disponibles, ce changement "pourrait permettre de sauver des vies".